Ambose et les têtards

Un des tout premiers écrits : roman fleuve, fiévreux, farceur ...

Ecrit dans mon lit, en Algérie, au fond d’une paratyphoïde, dans les années 1958-1959.

Le début :
Il était à un doigt de lire les yeux de la petite fille, mais il préféra demeurer au coin de l’ignorance et arpenta le temps : le temps de boire un verre, de lire le journal, de fumer une cigarette, puis il se retrouva la main sur son problème à regarder la petite fille, sur le trottoir d’en face. Il basculait sur son hésitation, dieu sait pourtant qu’il était calme, la preuve : l’attention apportée à la lecture du journal, aux conciliabules du garçon, à la danse des apéritifs, au visage d’Hélène, la main dans la main, chut touche pas, et aussi les boucles blondes de la petite fille, comme autant de points d’interrogation, au-dessus de l’escalier hier, et maintenant le cortège des bières pansues, les moustaches d’écume, les coups de langue d’un café vantard tout plein de lui-même, de l’affluence de ses midis, il court, il court le furet, et la petite fille. — Une si jolie petite fille, avait-il chuchoté. — Qui est-ce ? C’est l’amour et ses miracles et il avait frotté son nez contre celui d’Hélène comme le font, paraît-il, les Esquimaux en guise de bienvenue, au seuil de leur affection, interdits.

Et cela se poursuit sur 400 pages.

Dans l’Ecoute intérieure (p. 264-265), Michel Chaillou raconte à Jean Védrines la naissance de ce roman, qui anticipe la « verberie » de Collège Vaserman.

 

Michel Chaillou