Feu Tournant

Théâtre. La pièce fut lue à la Chartreuse d'Avignon et donnée sur France Culture

Un théâtre à deux personnages, un homme, une femme et l’éclat intermittent d’un phare, en Islande. La pièce a donné lieu à une dramatique diffusée le 4 septembre 1988 sur France Culture (réalisation Marguerite Gateau). Elle a été lue à la Bibliothèque théâtrale de Saint-Herblain le 16 juin 1992 (dir. Dag Jeanneret) et au Festival d’Avignon dans les lectures choisies du théâtre de la Colline le 26 juillet 1993 (dir. Claudia Stavisky). Manuscrit consultable auprès de l’association Aneth.

Explication
L’intérieur d’un chalet, pas la nuit, plutôt l’ombre d’un jour. On se trouve aux confins du monde habitable, pourtant au bord d’une route. Quelqu’un à la radio parle. La voix est âgée, la langue étrangère, caillouteuse, remuante, avec des syllabes rauques, un bruit de torrent dans la mousse. Un jeune homme va entrer, une jeune femme enceinte, enceinte de quoi ? de qui?
Ils tiennent une station service qu’on ne verra jamais, au pied d’un phare qui nous éclaire à intervalles réguliers. On entend l’océan, le tam tam des vagues. Du vent souffle, le discours unanime du vent qui parfois intensifie ou balaie les sentiments. Le couple s’aime, semble s’aimer. Leur jeunesse les étreint comme un destin. L’action débute une semaine après un malheur. Une disparition a eu lieu, celle d’un autre homme. Un trou creuse l’espace, l’espace autour de la table, du lit. La conversation tente de l’éviter, ne peut s’empêcher d’y tomber. On passe du blanc au noir, au sauvage. Il se produit des éboulis de mots, des silences. On entend battre l’inavoué, le coeur de falaise pur d’une solitude. Ce grand diable de phare avec son pinceau lumineux qui illumine ou plonge dans les ténébres les personnages nous aidera-t-il à découvrir la vérité ?

Nous sommes en Islande. Le speaker à la radio est celui des sagas. Le tragique de ce drame des confins (sous-titré Hantise) serait-il celui de l’amour, du crime inexpiable ? L’air qui respire fort au dehors tarde à nous apporter une réponse plausible.

♦ Le Journal de Michel Chaillou rend compte de l’écriture de ce texte théâtral commencée en 1987.

Michel Chaillou