La preuve par le chien

Claude et Claudine Maresquier, partent un été en vacances à Guernesey, l'île qui accueillit Victor Hugo et bannit les chiens. Ils ne donnent bientôt plus de leurs nouvelles ...

Prix de la ville de Rennes 2006

Fayard 2005

Le Monde des livres (Gérard Meudal)

Trois couples de touristes disparaissent après avoir tous séjourné dans le même hôtel de Guernesey. Mais ont-ils vraiment disparu ? On retrouve bien des traces et même la preuve promise par le titre, mais l’ enquête consiste moins à résoudre des mystères qu’à poser les questions justes ; celle du temps qui passe et nous use dans la scandaleuse indifférence du monde qui nous entoure ; celle du sens qu’il faut bien essayer de donner à l’étrange condition humaine. Sous le double patronage de Saturne le mélancolique et de Victor Hugo, le visionnaire, Michel Chaillou entraîne son lecteur dans de captivantes pérégrinations qui passent insensiblement du journal intime au pseudo-roman policier, de l’inquiétude métaphysique à l’humour. (23 décembre 2005)

La Croix (Dominique Gerbaud)

La malheur ne vient pas toujours de la mer …

[…] Avec Michel Chaillou, il ne faut pas être pressé. Il prend le temps de batifoler dans les mots avant d’entrer dans l’histoire. C’est sa richesse et son talent. La Preuve par le chien n’est pas un roman qu’on avale, mais qu’on déguste. On se délecte avec cette littérature du détail, cette dentelle de phrases avant d’entrer dans l’énigme.

[…] Un ancien policier du Quai des Orfèvres, venu enquêter sur ces disparitions à répétition, n’y voit pas plus clair. S’il n’y a pas eu noyade, si le malheur ne vient pas de la mer, où doit-il chercher la clé ? Il nous conduit sur une autre piste, cette « preuve par le chien », un cabot errant qui mènera peut-être le policier aux égarés. A moins que le chien ne soit qu’un nouveau prétexte. Prétexe pour un superbe détour, dans cette superbe écriture de Michel Chaillou. (jeudi 15 septembre 2005)

Libération (Jean-Didier Wagneur)

Auprès de ma brume

La Preuve par le chien est un roman policier où Michel Chaillou prend « ses rêves en filature ». C’est quasiment une autobiographie intellectuelle.Il y témoigne de son inquiétude maladive « à propos de tout et de rien », y fait entendre son éloquence singulière qui entretient sa passion des langues secrètes qu’il vit « à livre ouvert », telle le guernesiais patois aglo-français où chien se dit « Tchian ». Il aime surtout, à la limite de la pathologie, ne jamais se faire enfermer par une histoire. il embrouille poétiquement la police, réduit le connu à l’inconnu et convoque la littérature pour une audition au Quai des Orfèvres. Chaillou est un surnaturaliste qui « flaire constamment d’autres mondes enchâssés dans le nôtre », un véritable prestidigitateur, rien dans les mains, mais en l’occurence, tout dans la Manche. (jeudi 20 octobre 2005)

Valeurs Actuelles (Jean Védrines)

La vérité sort du whisky

On a toujours double plaisir à lire un roman de Michel Chaillou: on y retrouve sa voix singulière, sa prose de plein vent, rythmée, lyrique; et on a la joie de regarder d’un oeil neuf les paysages, les choses, les ombres familières qui nous entourent, dont Chaillou sait montrer ce qu’il nomme la « perspective négligée », la splendeur oubliée, heureuse.

[…] Du whisky, un chien, une brocante : à ces conditions, l’île de Guernezey devient vraiment possible. Mais à l’inverse d’une autre île chère à Houellebecq, cette terre-ci propose une chasse au bonheur, la promenade élégante d’un auteur qui chérit ses doutes et ses incertitudes. Michel Chaillou est un écrivain-inventeur; ses forgeries, ses visions, ses mots neufs nous gardent de la laideur et du désenchantement du monde. (21 octobre 2005)

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

La langue désamarrée

[…] On ne s’étonnera pas qu’outre Hauteville House et son savant désordre une boutique de bric-à-brac soit l’un des lieux les plus fréquentés par les figures du roman. C’est en effet son art poétique que Michel Chaillou met ici en scène. La divagation, le « parler trop à côté », le plaisir de l’image sans limite, le goût pour les associations incongrues, la dilection pour les voisinages intempestifs, dans un permanent ressac de la parole. Les mots roulés comme galets, à n’en plus finir .

Le promeneur multiple de Guernesey se trouve également conduit à évoquer Fontenelle, vieux maître d’une prose rigoureuse à finalité scientifique, et Doyle, dont une passe mystérieuse porte le nom. Affichant par là sa volonté de libre circulation, dans toute la littérature et dans toute la langue. Cela même qui paradoxalement le porte à se tenir sur les marges, quand on prétend présenter un réalisme à l’écriture plate comme le détachement aujourd’hui le plus avancé de la littérature.(3 novembre 2005)

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Nouvel Ouest (Jean-Yves Paumier)

Tribulations d’un professeur de lettres à Guernesey

Avec ce nouvel ouvrage, Michel Chaillou poursuit inlassablement une oeuvre étonnante, guidé par les idées et les mots qui surviennent « terminaisons nerveuses de mots invisibles ». (10 octobre 2005)

Le bulletin des lettres

Une énorme énigme, comparable à l’énigme du monde, ne se résout pas autrement que comme l’énigme de l’énigme que l’on suit passionnément jusqu’au dernier paragraphe. Comment une île comme Guernesey, même sous le patronage de « VH », peut-elle susciter et recéler tant d’ingéniosité narrative et verbale ? (janvier 2006)


radio

  • 4 octobre 2005, invité par Pascale Casanova dans Les mardis littéraires de France Culture.
  • 26 octobre 2005, invité par Alain Veinstein dans Du jour au lendemain sur France Culture

 

Michel Chaillou