Mes tiroirs

Tous ces papiers qui dorment et que le hasard rassemble … Ces histoires qui n’ont pas vu le jour … (C’est à compléter)

Dramatique TV

L’Illusionniste

Dans une maison très vaste dégradée par le temps vivent un homme et une femme. Lui se nomme Jérôme et a 25 ans; elle, Agathe, en a 3O. La maison située au fond d’un jardin à l’abandon (tonnelles effondrées, arbres emmêlant leurs branches, vagues statues à moitié détruites, bancs rompus, etc, ) n’est pas complètement habitée. Seuls paraissent vivants le rez-de-chaussée et deux pièces du premier. Les paroles échangées au cours des événements se ressentiront de cette nuit des étages … …

C’était en 1984. Le projet (entièrement abouti) est aussi resté dans les tiroirs du service des dramatiques de l’époque.


Premiers écrits

Ambose et les têtards

Ecrit dans mon lit, en Algérie, au fond d’une paratyphoïde, dans les années 1958-1959. Extraits

Ambose et les têtards

Premiers écrits

Ecrit dans mon lit, en Algérie, au fond d’une paratyphoïde, dans les années 1958-1959.

Le début

Il était à un doigt de lire les yeux de la petite fille, mais il préféra demeurer au coin de l’ignorance et arpenta le temps : le temps de boire un verre, de lire le journal, de fumer une cigarette, puis il se retrouva la main sur son problème à regarder la petite fille, sur le trottoir d’en face.

Il basculait sur son hésitation, dieu sait pourtant qu’il était calme, la preuve :
l’attention apportée à la lecture du journal, aux conciliabules du garçon, à la danse des apéritifs, au visage d’Hélène, la main dans la main, chut touche pas, et aussi les boucles blondes de la petite fille, comme autant de points d’interrogation, au-dessus de l’escalier hier, et maintenant le cortège des bières pansues, les moustaches d’écume, les coups de langue d’un café vantard tout plein de lui-même, de l’affluence de ses midis, il court, il court le furet, et la petite fille.
– Une si jolie petite fille, avait-il chuchoté.
– Qui est-ce ?

C’est l’amour et ses miracles et il avait frotté son nez contre celui d’Hélène comme le font, paraît-il, les Esquimaux en guise de bienvenue, au seuil de leur affection, interdits.

Et cela se poursuit sur 400 pages

L’Armée taciturne

Ecrit au retour de la guerre d’Algérie, en 1961, avec la Princesse de Clèves pour modèle lointain. Le livre assez inégal fut à deux doigts d’être publié. Extraits

L’Armée taciturne

Premiers écrits

Ecrit au retour de la guerre d’Algérie, en 1961, avec la Princesse de Clèves pour modèle lointain.

Le livre assez inégal fut à deux doigts d’être publié.

Cela commence ainsi :

« La nouvelle se répandit avec éclat dans tout le voisinage. Ali, habile dans les exercices du corps, grimpa au faîte de la ville, sur la plus haute tour. La guerre, depuis cinquante ans, éclaircissait le pays et quoique l’accoutumance à cet état eût gagné les esprits, ces accidents actuels n’en n’étaient pas moins violents et redoutés. C’étaient tous les jours des battues dans les champs à peine ensemencés, des courses au crépuscule, à la lisière des bois. Les embuscades paraissaient partout et chaque tournant de sentier prenait pour le soldat couleur de traîtrise. La présence d’une armée en campagne autorisait les villageois à se concerter, et l’ardeur des propos qui prenait prétexte d’un verre pour naître, ne devait rien à l’ivresse. Ces villageois aimaient la grandeur, et leurs paroles précédaient de peu la flamme de leurs épées. La cruauté n’a jamais paru avec tant de vigueur qu’à cette époque. La haine prenait la mesure des corps et s’activait diligente à confectionner les cercueils. La vie se dressait en sentinelle, mais n’empêchait pas les morts de s’accroître. Le pouvoir appartenait alors à cette armée errante et son ombre n’en semblait que plus grande sur les régions traversées.

Le général Warenn, son chef suprême, était bien fait, d’une prestance entretenue par la montée quotidienne de juments de races diverses. Sa taille tenait dans les deux mains, mises pouce à pouce, de son officier d’ordonnance. Il était galant, amoureux et aimait lire des vers. Il avait eu une passion contrariée pour une dame de haute naissance et ceci expliquait son goût des belles lettres, et qu’il piquât des deux parfois sans prévenir. Son escorte le retrouvait, le menton méditatif, sur le sommet de quelque colline. Il ne daignait jamais s’expliquer. Comme il réussissait admirablement tous les exercices littéraires, il en faisait une de ses plus grandes occupations. Souvent, lorsque l’armée reposait ses membres fatigués, c’était chose ordinaire que d’apercevoir la tente éclairée du général et sa mince silhouette passant et repassant sous la clarté de la lampe. Le soldat que l’insomnie tenaillait s’endormait alors avec confiance. … »
etc, etc.


Scénario

La Femme Orange

Scénario original de Michel Chaillou. Adaptation cinématographique, Serge Witta. Dialogues de Michèle et Michel Chaillou. Extraits
Une histoire des années 1950. Un jeune homme, pion, ses amours, ses rêves et une mystérieuse silhouette …

Tout était prêt à être filmé. Le scénario avait obtenu l’avance sur recette.

La Femme Orange

Scénario

Scénario original de Michel Chaillou. Adaptation cinématographique, Serge Witta. Dialogues de Michèle et Michel Chaillou.
Une histoire des années 1950. Un jeune homme, pion, ses amours, ses rêves et  une mystérieuse silhouette …

Tout était prêt à être filmé. Le scénario avait obtenu l’avance sur recette.

Premières images

Un jeune homme en moto file sur une route déserte.
Le soleil vient de se coucher. A l’horizon le ciel est rouge. Des nappes de brume montent des prés environnants.

Le motocycliste, Julien, porte un casque et de grosse lunettes. Un paquet de livres est accroché à son porte-bagage.

La route, étroite et rectiligne, coupe la campagne comme une digue en pleins champs. La chaussée, construite par endroits au sommet d’un talus, suit le tracé d’une ancienne voie romaine. Sur ses bords, une masse de pierre énorme, ruine sans doute d’un monument très ancien, dessine dans le soir qui tombe des contours inquiétants.


Théâtre

Feu Tournant

Un théâtre à deux personnages, un homme , une femme et l’éclat intermittent d’un phare, en Islande.Extraits

La pièce a donné lieu à une dramatique diffusée le 4 septembre 1988 sur France Culture (réalisation Marguerite Gateau). Elle a été lue au Festival d’Avignon dans les lectures choisies du théâtre de la Colline du 26 juillet 1993 (dir. Claudia Stavisky).

Manuscrit consultable auprès de l’association Aneth

Feu Tournant

ThéâtreUn théâtre à deux personnages, un homme , une femme et l’éclat intermittent d’un phare, en Islande.

La pièce a donné lieu à une dramatique diffusée le 4 septembre 1988 sur France Culture (réalisation Marguerite Gateau). Elle a été lue au Festival d’Avignon dans les lectures choisies du théâtre de la Colline du 26 juillet 1993 (dir. Claudia Stavisky).

Manuscrit consultable auprès de l’association Aneth

Explication

L’intérieur d’un chalet, pas la nuit, plutôt l’ombre d’un jour. On se trouve aux confins du monde habitable, pourtant au bord d’une route. Quelqu’un à la radio parle. La voix est âgée, la langue étrangère, caillouteuse, remuante, avec des syllabes rauques, un bruit de torrent dans la mousse. Un jeune homme va entrer, une jeune femme enceinte, enceinte de quoi? de qui ? Ils tiennent une station service qu’on ne verra jamais, au pied d’un phare qui nous éclaire à intervalles réguliers. On entend l’océan, le tam tam des vagues. Du vent souffle, le discours unanime du vent qui parfois intensifie ou balaie les sentiments. Le couple s’aime, semble s’aimer. Leur jeunesse les étreint comme un destin. L’action débute une semaine après un malheur. Une disparition a eu lieu, celle d’un autre homme. Un trou creuse l’espace, l’espace autour de la table, du lit. La conversation tente de l’éviter, ne peut s’empêcher d’y tomber. On passe du blanc au noir, au sauvage. Il se produit des éboulis de mots, des silences. On entend battre l’inavoué, le coeur de falaise pur d’une solitude. Ce grand diable de phare avec son pinceau lumineux qui illumine ou plonge dans les ténébres les personnages nous aidera-t-il à découvrir la vérité ?

Nous sommes en Islande. Le speaker à la radio est celui des sagas. Le tragique de ce drame des confins (sous-titré Hantise) serait-il celui de l’amour, du crime inexpiable ? L’air qui respire fort au dehors tarde à nous apporter une réponse plausible.

Michel Chaillou