La rue du capitaine Olchanski

Dans la collection "l'un et l'autre", une confrontation avec La Fille du capitaine de Pouchkine.

Roman russe, Gallimard 1991

Le Figaro Littéraire (Laurence Vidal)

Loin du portrait, aussi imaginaire qu’il puisse être, c’est un vrai roman russe – comme l’indique le sous-titre – qu’a composé l’auteur de Rêve de Saxe. Un roman torrentiel, avec ses paroles grognées, ses ferveurs et ses folies, le choe c toujours violent de ses images lyriques et démembrées. […] Cela donne, comme souvent chez Michel Chaillou, ou ouvrage déconstruit, un pêle-mêle de situations saisies comme photographies, de discussions enivrées, de silences brusques et d’incessants allers-retours entre les bribes du temps. Un ouvrage à savourer lentement, si l’on ne veut en perdre ni le fil ni le sel. (21 mai 1991)

Le Monde (René de Ceccaty)

Chaillou russe

C’est avec une délicieuse jubilation que Chaillou entre dans la culture russe : les noms, les bribes de phrases, les proverbes sont égrenés avec la même passion qui poussait les romanciers russes à faire leurs personnages en … français. Mais surtout d’un roman historique, déjà perverti (puisque Pouchkine qui, à l’origine, s’était proposé d’écrire l’histoire de Pierre le Grand avait cédé à l’attrait du romanesque, en racontant l’histoire du paysan rebelle Pougatchev et de son affrontement avec le narrateur), il fait une rêverie redoublée : rêve sur le rêve, fiction sur la fiction. (vendredi 26 avril 1991)

Le Nouvel Observateur (Mona Ozouf)

A la russe

Ce succulent roman russe illustre ainsi le propos de « ‘l’un et l’autre », qui tient les portraits que l’on fait d’autrui pour les plus véridiques des autoportraits. On reconnaît les traits de Michel Chaillou dans un héros qui « s’adonne au style comme à la boisson » et auquel il fait dire :« Les yeux on les frotte bien de neige à la naissance pour qu’ils voient plus clair, et les oreilles pour qu’elles sonnent juste. Avec mes mots, je me frotte.  » Et encore ceci, où l’on retrouve chez l’auteur de « La Croyance des voleurs » l’obsession des naissances incertaines : « Ce qui me retarde, c’est l’énigme des premières ombres qui accompagnent toute vie, l’immensité des êtres. »(20-26 Juin 1991)

Magazine littéraire (Viviane Forrester)

Chaillou chez les Russes

Rares sont les écrivains et les livres, très rares. Parmi le fatras des pages, des titres et des noms, combien à chaque époque ? Fort peu. De notre temps, combien de voix et combien demeureront ? Moins encore, peut-être, mais, sans aucun doute, celle de Michel Chaillou […] Une voix issue d’une antique et très précise, très actuelle mémoire, d’élans que ne freine aucune prudence, mais qu’autorise une langue en osmose avec le souffle, les rythmes, l’exactitude de la respiration. Toujours en avance sur son lecteur, sur lui-même -déjà dans la scansion, le chapitre, le livre suivants. Un auteur qui entraîne, étonne et qui jamais ne se prive de faire état de ses propres étonnements, aussitôt traduits dans cette écriture complice de résolutions neuves, intriguées, des événements, des êtres, des sensations et toujours empreinte d’un espoir très particulier. (n° 291, septembre 1991)

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Radio

    • Panorama, « La littérature russe », France Culture 9 mai 1991. Interviewé par Nadine Vasseur. Commentaire de Lionel Richard.
Michel Chaillou