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Hésitations

lundi 7 janvier 2008

Venir de temps à autre commercer avec le blanc de la page, essayer de se frayer un chemin dans le quotidien des nouvelles éparses de la planète. Les massacres au Kenya, des gens qui entrent chez d’autres et qui violent et tuent. Pauvre démocratie ! Les idées de gauche ou de droite n’ont rien à voir avec ce bain de sang. Est-ce encore une affaire d’opposition et de parti au pouvoir que ce carnage ? La suppression du Paris-Dakar, toute cette ferraille sur roues abandonnant enfin le désert qui retourne à sa virginité première. J’aime beaucoup le dernier livre de Jacques Roubaud Parc Sauvage, récemment publié aux éditions du Seuil. En particulier la grâce de sa narration, l’enfance de

Julien Gracq

mardi 25 décembre 2007

Cet écrivain de grand talent vient de mourir à un âge assez avancé. J’égrène à voix basse comme une prière les titres de ses livres. Ce sentiment d’exil que me procure la moindre de ses phrases, comme un appel à des patries perdues. J’ai lu autrefois avec émotion Le rivage des Syrthes, Au château d’Argol, Un Beau Ténébreux. Depuis des années je ne le lis plus, mon chemin d’écriture s’est poursuivi ailleurs, mais je le savais là, au bord de la Loire, ce fleuve auprès duquel je suis né, la Loire, cette déclamation de la France jetée dans l’Océan. Je n’ai jamais vu

Politique

samedi 22 décembre 2007

Que penser d’un chef d’Etat, qu’on dit par ailleurs fort intelligent, qui passe de Disneyland au Vatican comme dans une foire on change de manège ? Une telle visite au pape eût demandé plus de préambules intérieurs. Se trouver à la tête d’un pays comme la France, d’une culture qu’ensemencent la Loire, le Rhône et la Garonne, exige plus de tenue. Quant à la culture française qui serait en perdition, comme l’affirme fort niaisement un article du Times, de quelle culture s’agit-il ? De celle des médias ou de celle des livres ? Les frères Corneille se perpétuent dans certains écrivains d’aujourd’hui et Voltaire n’est pas absent sous la plume de quelques-uns, ni Nerval. Un nouveau romantisme s’apprête à naître dont

Aventures

14 décembre 2007

Flâner avec une idée en tête, l’habiller de plein de visages rencontrés, d’expressions dérobées au passage. Pourquoi pas celle du ciel soudain clair ? Une passante hors de saison, vêtue à la mode de septembre me dépasse, cheminant dans un flot de pensées rapides dont elle s’envoûte, ses épaules vues de dos qui s’affaissent. L’interpeller ? Lui dire, mais quoi mon Dieu, quoi ? L’humanité poursuit sa route sur les trottoirs. Pour moi, ce vendredi, elle a le vêtement lâche. Les nouvelles horrifiantes de la planète, sans doute ? Tous ces morts en Algérie hier. Je monte à mon étage, m’enferme, lis, le repos de quelques phrases. Il va être 16 heures.

Lectures

11 décembre 2007

Les Essais à nouveau mon livre de chevet. Quand je lis Montaigne, l’impression étrange de l’entendre presque respirer. Serait-ce dû à l’aspect domestique de sa phrase ? On le croirait me parlant depuis la cuisine de sa pensée et ses moindres mots prennent la valeur de la tambouille mise à cuire au feu de son inspiration. Vous allez me dire, ce 11 décembre 2007, à quoi bon colloquer avec un homme du XVIe siècle ? Mais justement c’est cette besogne d’interpeller le temps qui

Circonstances

3 décembre 2007

Découverte aujourd’hui, grâce à Internet, d’une petite cousine qui semble charmante à Orléans. Plusieurs voyages dans ma bibliothèque où je déniche un Dictionnaire de littérature datant de 1801 et dû à la plume fertile d’un certain abbé Sabatier de Castres. Fort intéressant à feuilleter pour saisir l’esprit versatile du temps qui passe. Ainsi, à l’article Diderot, dont j’admire tant la fraîcheur d’âme, voici ce que cet abbé écrit. Je recopie texto :

Distribution des prix sous la Coupole

29 novembre 2007

Séance solennelle au cours de laquelle j’ai reçu officiellement le Grand prix de Littérature pour l’ensemble de mon oeuvre, avec une soixantaine d’autres lauréats. L’annonce était faite par Pierre Nora, devant

Fumées

dimanche 25 novembre 2007

Lu Giraudoux, Les Contes d’un matin (Gallimard, collection l’Imaginaire). La grâce de sa narration, cette manière de poser les mots sur la page pour qu’elle en frissonne. Lu aussi d’autres contes de Voltaire pour oublier le bruit que fait la radio. Et aussi ceux d’Edgar Allan Poe, en particulier « Le Visionnaire » qui s’engage ainsi : 

Humeurs

22 novembre 2007

Le grain de ce jour, comment le faire mûrir ? Dans la rue, des passants que le hasard presse. La grève toujours. Un pays qui s’immobilise. A un carrefour, une jeune fille fume son âme à cigarettes. J’ai envie de lui dire : Le tabac … Mais je passe. Au jardin du Luxembourg, le trou que fait dans l’air un oiseau. S’y pencher. Entendu encore à la radio, hier ou avant-hier, l’annonce suivante : « l’actualité littéraire », puis « baromètre des meilleures ventes ». Pas un mot sur

Quelques remarques du soir

jeudi 15 novembre 2007

La grève aujourd’hui. Son bien-fondé dans les médias, attaqué par certains, défendu par d’autres. J’oscille entre les deux opinions, tantôt pour l’une tantôt pour l’autre.
D’une façon générale, je reste effrayé par les tics du discours public. Si le locuteur veut faire croire à un propos sérieux, à un moment ou à un autre surgit la cheville suivante qui m’exaspère  « en termes de … » Comme chez

On fait mon portrait

mercredi 3 octobre 2007

Drôle d’expérience. Assis face au peintre (Daniel Juré). Bavardage. Attente. Je renoue avec mes ancêtres peintres, une tradition de la couleur propre à ma famille maternelle. Séance mémorable dont

Amphi au lycée Carcouet

28 septembre 2007

Le lendemain de la conférence, causerie devant plusieurs classes de lycéens, en amphi. Retour à mon ancien métier d’enseignant, devant des élèves très sympathiques.

A Nantes, rencontre au CCO

27 septembre 2007

Après la signature à la librairie Coiffard une rencontre animée par Jean-Yves Paumier, le chancelier de l’Académie de Bretagne, m’a permis d’expliciter certains passages de mon dernier livre d’entretiens, l’Ecoute intérieure.

Michel Chaillou