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Angleterre

vendredi 28 mars 2008

Le critère de Panurge toujours en action ce matin à cette radio où l’on classe les émissions de TV de la veille au soir selon leur audience. On en vient à souhaiter qu’il n’y ait plus personne devant le petit écran, ce qui serait un signe de qualité. Il faut donc que cela plaise à tout le monde, une expression que j’exècre, alors que chaque être est singulier, chaque chose unique.

Exemples : qui se préoccupe

Agacements ou le critère de Panurge

vendredi 21 mars 2008

Cette phrase hier dans un grand quotidien par ailleurs de qualité, cette phrase à propos de deux romans à succès, la voici texto :

Ils mettent en scène des personnages « vrais » (appréciez au passage les guillemets) dans lesquels tout le monde peut se retrouver.

Mais je ne me retrouve pas dans Don Quichotte, j’assiste à autre chose, à l’Espagne, je ne me retrouve pas dans Les Âmes Mortes ni dans La Fille du Capitaine, c’est la Russie qui m’égare. Car lire un chef d’oeuvre c’est se perdre, partir dans l’inconnu, explorer d’autres mondes et la phrase de l’écrivain (l’analogue du coup de pinceau pour le peintre) ouvre, engage le voyage. Lire alors, c’est

Virginité à la BnF

jeudi 13 mars 2008

Aujourd’hui, don du manuscrit de Virginité et de ses brouillons au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale . Je l’ai remis entre les mains de Marie-Laure Prévost, conservatrice générale. Un moment émouvant.

Anachronismes

25 février 2008

J’aimerais parler en ce soir pluvieux d’un de mes contemporains d’origine italienne, l’abbé Michel de Pure né en 1620 et mort en avril 1680 et auteur, parmi d’autres ouvrages, d’un roman La Prétieuse ou Le Mystère des ruelles. Oui, ces précieuses tant moquées par Molière dans sa si mauvaise pièce Les précieuses ridicules. L’abbé sous un nom d’emprunt s’introduit chez ces dames et rapporte leurs paroles devant un feu qui flambe alors que les vers qu’elle décrient ou qu’elles louangent tombent en cendres en même temps que les bûches. De quoi parlent-elles

Bibliothèques

29 janvier 2008

Deux pages extraordinaires de Jules Michelet dans son Histoire de la Révolution française. Il s’agit, pour l’historien qu’il fut, d’expliquer les origines de la guerre de Vendée et il se produit presque à son insu une sorte de métamorphose exceptionnelle. Il ne s’agit plus de la Révolution ni même de la Vendée, il s’agit d’un monde bruissant que chacun de ses mots lève. L’obscurité trouve ici sa lumière mentale. Je ne résiste pas au plaisir de citer ce passage. Au coin du buisson, au coin de la phrase quelque chose se profile. Est-ce une forme ingénue de la beauté ? Entendez sonner le glas de ce Et par où le texte s’engage. La guerre civile a eu lieu dans la végétation. Nous sommes dans un pays de marais où

Climat

mardi 15 janvier 2008

Simone de Beauvoir occupe un coin de l’actualité. Je ne sais plus dans quel hebdomadaire, le Nouvel Observateur je crois, on l’aperçoit de dos, dénudée en assez belle femme dans sa salle de bains. Cela n’ajoutera pas une ligne de gloire supplémentaire à son oeuvre, qui m’a toujours été étrangère. Ce temps de chien vous force à rentrer chez soi, pluie et vent mêlés qu’on tente de retrouver dans ses idées. La phrase qu’on écrit alors s’inspire du cadre tumultueux de la fenêtre. J’arrive de Nantes, ma ville natale où avec quelques écrivains et à l’instigation de la revue Place publique et de son directeur, nous avons à plusieurs tenté de parler de Julien Gracq. La Loire n’avait

Hommage à Julien Gracq

jeudi 10 janvier 2008

C’était une conversation, presque à bâtons rompus, animée par Thierry Guidet directeur de la revue nantaise Place Publique. Nous avons tous aimé, nous aimons toujours cette oeuvre si riche mais chacun à sa manière. La mienne ? Peut-être moins enthousiaste qu’il y a trente ans mais je suis toujours fasciné par cette rhétorique du désert où le lieu supplante la présence de l’homme. Du moins est-ce l’ impression que je retire de ma dernière et passagère lecture. (Lire l’intégralité du débat et une vingtaine de minutes de la vidéo)

Hésitations

lundi 7 janvier 2008

Venir de temps à autre commercer avec le blanc de la page, essayer de se frayer un chemin dans le quotidien des nouvelles éparses de la planète. Les massacres au Kenya, des gens qui entrent chez d’autres et qui violent et tuent. Pauvre démocratie ! Les idées de gauche ou de droite n’ont rien à voir avec ce bain de sang. Est-ce encore une affaire d’opposition et de parti au pouvoir que ce carnage ? La suppression du Paris-Dakar, toute cette ferraille sur roues abandonnant enfin le désert qui retourne à sa virginité première. J’aime beaucoup le dernier livre de Jacques Roubaud Parc Sauvage, récemment publié aux éditions du Seuil. En particulier la grâce de sa narration, l’enfance de

Julien Gracq

mardi 25 décembre 2007

Cet écrivain de grand talent vient de mourir à un âge assez avancé. J’égrène à voix basse comme une prière les titres de ses livres. Ce sentiment d’exil que me procure la moindre de ses phrases, comme un appel à des patries perdues. J’ai lu autrefois avec émotion Le rivage des Syrthes, Au château d’Argol, Un Beau Ténébreux. Depuis des années je ne le lis plus, mon chemin d’écriture s’est poursuivi ailleurs, mais je le savais là, au bord de la Loire, ce fleuve auprès duquel je suis né, la Loire, cette déclamation de la France jetée dans l’Océan. Je n’ai jamais vu

Politique

samedi 22 décembre 2007

Que penser d’un chef d’Etat, qu’on dit par ailleurs fort intelligent, qui passe de Disneyland au Vatican comme dans une foire on change de manège ? Une telle visite au pape eût demandé plus de préambules intérieurs. Se trouver à la tête d’un pays comme la France, d’une culture qu’ensemencent la Loire, le Rhône et la Garonne, exige plus de tenue. Quant à la culture française qui serait en perdition, comme l’affirme fort niaisement un article du Times, de quelle culture s’agit-il ? De celle des médias ou de celle des livres ? Les frères Corneille se perpétuent dans certains écrivains d’aujourd’hui et Voltaire n’est pas absent sous la plume de quelques-uns, ni Nerval. Un nouveau romantisme s’apprête à naître dont

Aventures

14 décembre 2007

Flâner avec une idée en tête, l’habiller de plein de visages rencontrés, d’expressions dérobées au passage. Pourquoi pas celle du ciel soudain clair ? Une passante hors de saison, vêtue à la mode de septembre me dépasse, cheminant dans un flot de pensées rapides dont elle s’envoûte, ses épaules vues de dos qui s’affaissent. L’interpeller ? Lui dire, mais quoi mon Dieu, quoi ? L’humanité poursuit sa route sur les trottoirs. Pour moi, ce vendredi, elle a le vêtement lâche. Les nouvelles horrifiantes de la planète, sans doute ? Tous ces morts en Algérie hier. Je monte à mon étage, m’enferme, lis, le repos de quelques phrases. Il va être 16 heures.

Lectures

11 décembre 2007

Les Essais à nouveau mon livre de chevet. Quand je lis Montaigne, l’impression étrange de l’entendre presque respirer. Serait-ce dû à l’aspect domestique de sa phrase ? On le croirait me parlant depuis la cuisine de sa pensée et ses moindres mots prennent la valeur de la tambouille mise à cuire au feu de son inspiration. Vous allez me dire, ce 11 décembre 2007, à quoi bon colloquer avec un homme du XVIe siècle ? Mais justement c’est cette besogne d’interpeller le temps qui

Circonstances

3 décembre 2007

Découverte aujourd’hui, grâce à Internet, d’une petite cousine qui semble charmante à Orléans. Plusieurs voyages dans ma bibliothèque où je déniche un Dictionnaire de littérature datant de 1801 et dû à la plume fertile d’un certain abbé Sabatier de Castres. Fort intéressant à feuilleter pour saisir l’esprit versatile du temps qui passe. Ainsi, à l’article Diderot, dont j’admire tant la fraîcheur d’âme, voici ce que cet abbé écrit. Je recopie texto :

Distribution des prix sous la Coupole

29 novembre 2007

Séance solennelle au cours de laquelle j’ai reçu officiellement le Grand prix de Littérature pour l’ensemble de mon oeuvre, avec une soixantaine d’autres lauréats. L’annonce était faite par Pierre Nora, devant

Michel Chaillou