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Le Matamore ébouriffé

L'enfance et la jeunesse de Mirabeau. Un roman de la bravoure, à une époque où la France change de visage.

roman, Fayard 2002

Le Monde (Josyane Savigneau)

Michel Chaillou, entre rêve et passion

Michel Chaillou est un rêveur éveillé, un promeneur fou de littérature, un passionné, un curieux, un bienveillant égaré dans une méchante époque de repli, d’invectives, d’agressions et de haines ressassées. Il la regarde, cette époque, avec l’étonnement de celui qui ne comprend pas comment on en est arrivé là, pensant que « la méchanceté est toujours une étroitesse de l’intelligence ». Par bonheur il est écrivain, alors il peut fuir à son gré. Et il ne s’en prive pas, depuis son premier roman, Jonathamour (« Folio », Gallimard, n°2244) – paru il y a presque trente-cinq ans, en 1968, grâce à Georges Lambrichs, auquel Chaillou voue une reconnaissance émue – jusqu’à ce Matamore ébouriffé, son dix-neuvième livre, cinq cents pages sur Mirabeau, ou plutôt autour de Mirabeau. (1er novembre 2002)

Livres Hebdo (Jean-Claude Perrier)

Chaillou, le griot blanc

Il a beau être né à Nantes en 1930 Michel Chaillou pourrait être un griot africain. Il en a la faconde, et la même maîtrise du verbe. ( 21 juin 2002)

Télé Z (Bruno d’Epenoux)

L’important dans son histoire tient aussi à cette fin du XVIIIe siècle, au Binon, village du Gâtinais, décrite dans une fresque remplie de détails. De ce temps-là, de ses premières années comme de la lignée éclatante de ses ancêtres tous présents ici, est sorti Mirabeau devenu par la plume d’un écrivain inspiré et même hanté un formidable personnage de roman. (31 août-6 septembre 2002)

Le Parisien

L’érudition du professeur Chaillou

Michel Chailou a-t-il réussi l’impossible ? Ne pas écraser son héros sous une telle masse d’anecdotes ? Sans ses connaissances, pourrait-on justifier le titre, aussi laid que le personnage qu’il désigne ? Qu’importe ! A la longue on s’habitue à cette verve débordante et l’on y prend même un certain plaisir. (31 août 2002)

Madame Figaro (Evelyne Lever)

Ah, le beau titre ! Il colle comme un gant à ce génie de la parole que fut Mirabeau. N’allons pourtant pas nous figurer que Michel Chaillou a pris la plume pour conter la romanesque existence du tribun. Ce serait trop facile. Il a choisi de réinventer le journalisme d’investigation en imaginant qu’un fonctionnaire du Directoire vient recueillir les souvenirs des villageois qui ont connu les jeunes années de son héros et qui, plus tard, ont tout simplement entendu parler de lui. On descend ainsi dans la France profonde. […] Recréer de toutes pièces le parler populaire de la fin du XVIIIe, mettre poétiquement en scène l’étrange interprétation des souvenirs : voilà le défi qu’a relevé Michel Chaillou. Ebouriffant ! (14 septembre 2002)

Le Nouvel Observateur (Bernard Geniès)

Mirabeau, l’homme de feu

Pour mener à bien son entreprise de déconstruction -reconstruction -, Michel Chaillou a pris ses aises, déployant une langue riche et précieuse, frôlant le gouffre du lyrisme sans jamais y chuter. Sous sa plume, Mirabeau, enfant surgi de la tourbe, élevé dans une forge, devient homme de fer et de feu. A l’évidence, Chaillou se délecte. Il multiplie les chausse-trapes, aiguise les suspenses. Ingénu, ironique, espiègle, il livre au lecteur un grand roman, furieux, étincelant. (29 août au 4 septembre 2002)

La Provence (Jérôme Garcin)

Enfin, de la grande Histoire !

Autour de la légende, Michel Chaillou fait entendre le choeur des humbles oubliés par l’Histoire; Orchestré avec une verve à laquelle nous a habitué l’auteur de Domestique chez Montaigne et de La France fugitive, Le Matamore Ebourrifé n’est pas seulement un portrait en creux de Mirabeau,c’est aussi une fresque où l’on comprend, en la contemplant, comment se fonde, se fabrique un destin national. (15 septembre 2002)

La Croix (Dominique Gerbaud)

Une enquête buissonnière sur Mirabeau Le lecteur a le sentiment de gambader dans la petite et la grande histoire. Plus exactement, il longe l’Histoire, sans y entrer vraiment pour ne pas s’y perdre. Car ce n’est pas l’objet du livre. Chaillou n’est ni historien ni détective, mais romancier, homme de lettres et jongleur de mots. Dans ce rôle du narrateur enquêteur, il porte avec énormément d’humour un regard fin, distant et attendri sur un personnage que l’on ne quitte qu’à regret. (19 septembre 2002)

Valeurs Actuelles (Jean Védrines)

La face cachée de Mirabeau

Chaillou a peint son héros dans l’ombre, en se gardant de l’excès de lumière. A l’instar d’un Giono dans la Bataille de Pavie ou le Bonheur fou, il s’est écarté des droites perspectives de l’historiographie officielle, il l’a désorientée, déboussolée, lancée sur les chemins cahoteux de l’imaginaire. Mirabeau avait besoin de ce splendide manteau de nuit, d’un roman qui le rende génialement à son secret, à son mystère. (27 septembre 2002)

Le Spectacle du Monde (Bruno de Cessole)

Mirabeau à saut et à gambades

Michel Chaillou est un écrivain de l’excès, de la générosité sans limites, du caprice débridé. Il appartient à cette famille rare et étroite des baroques français, émules improbables du cavalier Marin et de Gongora, tout comme il cousine avec les collectionneurs de curiosa, les explorateurs du second rayon que furent Marcel Schwob ou Pierre Louÿs. La page blanche, sur laquelle s’évertuent les minimalistes constipés, devient pour lui un estuaire, océan, où le tumulte des flots charrie un incroyable pêle-mêle de savoirs et de sensations, de références érudites et d’émotions sensuelles. Il y a du sorcier et du sourcier chez cet homme qui possède le don unique de s’approprier une époque, de s’insinuer dans ses méandres psychologiques et de réinventer sa langue, ses tournures et ses postures singulières. (octobre 2002)

 

Le Magazine littéraire (Jean-Maurice de Montremy)

Michel Chaillou n’écrit pas pour autant, ici, un roman historique, ni une biographie romancée. Renouant avec l’approche qui fut celle de Domestique chez Montaigne , il fait raconter des souvenirs, des rêves ou des rumeurs sur Mirabeau par les gens du village où celui-ci vit le jour en 1749 : Le Bignon (Loiret). Ces témoignages sont censément recueillis, en 1796, par un curieux narrateur. Nous sommes aux lendemains de la Terreur, alors que passe un autre souffle, celui du « chaos » de la conjuration de Babeuf. Si bien que trois destinées s’entrecroisent : celle de Mirabeau, celle des habitants du Bignon (qui sont un personnage multiple) et celle du narrateur. Ce dernier pratique, lui-même, un style ébouriffé, plein d’éloquence. Michel Chaillou parle joliment d’une « verberie ». On y reconnaît sa patte, habillée à la diable des dentelles et soieries chatoyantes du XVIIIe siècle. (octobre 2002)

Le Mensuel littéraire et poétique (Richard Blin)

Michel Chaillou l’illusionniste

Revenir est sa façon d’aller. S’approprier l’intime et le superflu est sa manière de redonner vie et couleurs, chair et voix à ce Gabriel, digne représentant de la lignée des Mirabeau, cette famille en constant état d’ébriété morale. Des manières de tourbillon sur pied que ces Mirabeau. […] C’est à ce souffle, à cette tempête, à cet aplomb tout douceur et de fracas que Michel Chaillou tente de redonner force et vigueur. Pour ce faire, il multiplie les points de vue, les foyers de subjectivité, il traque l’imperceptible, le détail, l’écho de l’écho, ce qui se parle sous tout ce qui se tait. Il donne du relief au minuscule, déplace les frontières classiques entre le su et l’oublié, le dit et le refoulé, le lu et l’entendu. Ce qui l’intéresse ce sont les bouts de phrase, les seuils, les dessous des digressions, ce qu’il devine plus que ce qu’il entend. Et de la somme de ces ellipses acrobatiques, de cette écriture singulière où se recueille la suée du temps, naît l’illusion, se réaccordent par instants chair et ombre. (octobre 2002)

Le Soir (Pierre Maury)

Le Matamore ébouriffé est un grand roman au souffle hardi, qu’on se le dise !

Le Devoir (Guylaine Massoutre)

Entre roman et biographie, d’extravagants Mirabeau Chaillou essoufle le lecteur et pulvérise, il faut le dire, les lois du genre véridique. Qu’importe, puisque le brouhaha qu’il régénère fait entendre un romantisme tout proche, et surtout, cet allant du roman populaire, paru en feuilleton qui fait la gloire des grands réalistes. (18 et 19 janvier 2003)

Le Magazine littéraire (Christiane Baroche)

On dévore, je ne vous le cache pas, et l’on rit et l’on se dit qu’à côté, nos trajectoires sont pâlichonnes. Bravo l’auteur ! (1er février 2003)

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Et à la télévision, sur le plateau de LCI, invité par Patrick Poivre d’Arvor, le 5 octobre 2002 dans l’émission Place au livre

« Mirabeau, un homme qui m’accompagne depuis trente ans »

 

 

Le Matamore ébouriffé

roman, Fayard 2002, « Le Livre de poche » n°30195

L’enfance et la jeunesse de Mirabeau. Un roman de la bravoure, à une époque où la France change de visage.

Indigne Indigo

Un vieux célibataire un rien extravagant cherche à acheter une maison. On lui conseille le Cotentin, un pays excessif à son image. Une villa l'y attend, ainsi qu'un certain mystère, à l'embouchure de la Saire.

Prix littéraire de la ville de Caen

Seuil 2000, rééd. Fayard 2007

Le Monde (Monique Pétillon)

Les ombres du Cotentin
Parlez-vous le Chaillou ? C’est une langue étrange, sinueuse,proliférante, somnambule, souterraine. Cette écriture, comme traduite du rêve, donne une résonance inattendue aux réalités les plus quotidiennes, une épaisseur historique aux paysages les plus familiers, et fait de la Normandie d’aujourd’hui une terre aussi hantée que la Hollande brumeuse du XVIIe siècle dans Le ciel touche à peine terre. […] Indigne Indigo n’est pas seulement un magnifique livre sur le Cotentin, c’est aussi une indéniable réussite romanesque, car à sa façon buissonnière, nonchalante, le narrateur conduit magistralement son enquête sur les ombres, les âmes errantes qui nous frôlent. (21 juillet 2000)

 

La Croix (Nathalie Crom)

Michel Chaillou, gourmand de mots
Ce qui attache à ce roman, c’est une fois encore la merveilleuse propension à la dérive de Michel Chaillou : dérive géographique, dérive historique et littéraire, dérive langagière baroque et profuse, portée par une poétique dont l’essence réside dans le pur plaisir que procure la saveur des mots, précieux ou concrets, savants ou prosaïques, posés sur le papier avec une générosité formidable, sans que l’accumulation vienne jamais ternir l’éclat mystérieux de chacun. (27 avril 2000)

 

Le Magazine littéraire (Olivier Cariguel)

A mille lieues du minimalisme maigrelet d’un Delerm qui tricote le rien tandis que Chaillou, lui, sait plonger et remodeler la texture de nos plaisirs qu’il zoome. Il donne beaucoup plus que des réponses au Qui suis-je ? Il donne à voir qui se terre. Attrape les mots, tous, puis les meule. De cette réminiscence sortent des étincelles irradiant notre fragilité à vivre. Traqueur fugitif, Chaillou est affamé de mots qu’il détoure. Enveloppé d’une prose gourmande Indigne Indigo est une ode contemplative aux délices d’une douce anxiété. (juillet-août 2000)

 

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

Un artiste du contretemps

Indigne Indigo : c’est toute une manière de jouer avec la langue et ses sonorités qui se manifeste dans le titre choisi par Michel Chaillou dans son dernier roman […] Le Jean-Jacques de Michel Chaillou ne fut certes pas bibliothécaire par hasard. Sans qu’il y paraisse, l’ écrivain dit aussi ses vérités à notre époque, « que le savoir importune ». Ce fieffé manieur de mots s’inscrit ainsi délibérément à contre-courant. Et chacun de ses livres exprime son refus. Pas question pour lui de céder le moindre pouce de terrain aux équarrisseurs de la langue, que l’on voit de plus en plus sévir et qui voudraint se donner pour la nouvelle norme. (1er juin 2000) 

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Valeurs actuelles (Jean Védrines)

Bonheur américain

Indigne Indigo est d’abord le roman d’une de ces vieilles demeures qu’on loue ou achète à la légère, qu’on occupe en conquérant, en hôte inconvenant oublieux de leurs premiers occupants et de la foule d’âmes errantes que les murs, les meubles fatigués ressuscitent, raniment à la nuit ou par grand vent […] Il n’est pas commun de faire bonne figure à pareil banquet de fantômes, de s’y amuser ou d’y rire aux éclats en leur compagnie. Or un des bonheurs de ce livre est de ne se départir jamais de sa joie bondissante, de ses fous rires, de ses provocations. (23 juin 2000)

 

Le Temps (Isabelle Martin)

L’air du Cotentin
On sait la passion de Michel Chaillou pour les pays secrets q’il déchiffre aussi en compulsant de vieux guides, histoire, comme il dit, de voyager à toutes les époques. Méconnu, excessif, le Cotentin était fait pour lui plaire. (samedi 24 juin 2000)

 

Le Bulletin des lettres

Après la réédition (Fayard, août 2007)

Indigne Indigo constitue comme un dyptique avec Virginité publié récemment. A un siècle de distance le narrateur, Jean-Jacques, 62 ans, ressemble comme un frère aîné à la jeune Marie : tous deux vivent dans l’Ouest de la France, elle en Vendée où elle est née, lui dans le Cotentin où il s’est volontairement retiré. Tous deux sont un peu marginaux, vivant en reclus, très attachés aux livres (Jean-Jacques a été bibliothécaire), d’où leur passion pour les mots, leur goût de la (belle) langue, de ses nuances, de ses particularismes locaux et, de là, un même penchant pour l’écriture, qui les pousse à se livrer au lecteur inconnu. […] Le thème du (dé) double(ment) est au coeur du roman, à l’image des côtes ouest et est de l’Atlantique, sans cesse opposées, à l’image aussi du titre dont les deux mots, si proches, semblent à la fois se ressembler et se différencier – à l’image, enfin, du jour et de la nuit, de la lumière et des ténèbres souvent invoquées dans ces pages […] Roman tout à fait remarquable, tant par son contenu que par son écriture à la fois fluide et savante. (n° 667, janvier 2008)

Indigne Indigo

roman, Seuil 2000, Fayard 2007

Un vieux célibataire un rien extravagant cherche à acheter une maison. On lui conseille le Cotentin, un pays excessif à son image. Une villa l’y attend, ainsi qu’un certain mystère, à l’embouchure de la Saire.

Prix littéraire de la ville de Caen

Sélectionné pour le prix Goncourt

Les Habits du fantôme

Une mystérieure histoire pour la jeunesse, à lire autant dans le texte que dans les photos de François Delebecque.

Seuil Jeunesse 1999

Point de vue Images du monde (Xavier Houssin)

Des rues de Paris au port d’Honfleur jusqu’à la jungle humide de Bornéo, Chaillou et Delebecque nous égarent dans les arcanes d’une étonnante histoire. A chacun de s’y retrouver. Mystère de la chambre claire. Etude en noir et blanc. Si vous avez gardé le goût des jeux de piste, des rébus et des charades de l’enfance, vous allez adorer … (23 novembre 1999)

Le Devoir (Montréal, Marie-Claude Mirandette)

Bien étrange chose que ce petit polar illustré, variation sur le genre photo-roman version intello (Gallimard avait tenté le coup il y a quelques années). D’autant que s’est signé Michel Chaillou, auteur intello s’il en est à qui l’on doit quelques pavés et quelques pures délices […] A Paris, dans une pension de famille du XXIe arrondissement, un homme disparaît dans sa propre chambre (clin d’oeil au Mystère de la chambre jaune de Leroux). La logeuse, une ancienne starlette de la chanson, s’inquiète et fait appel au commissariat pour résoudre cette étrange disparition. A cette banale histoire s’en greffe une autre, et une autre, et de fil en aiaguille le récit emprunte des sentiers insoupçonnés. L’enquête se fait bientôt onirique et on se retrouve en pleine jungle à Paris et il est question d’assassin utilisant des flêches trempées dans du curare (autre clin d’oeil, du côté de Tintin cette fois), de fausse veuve et de disparu pas si disparu que ça. Pas banal, amusant, divertissant. Un plaisir (samedi 4 et dimanche 5 décembre 1999)

Libération (Claire Devarrieux)

Un fantôme n’a pas de poches Non seulement Les Habits du fantôme accompagne l’énigme de pièces à conviction (la chambre, les habits, les documents) mais les protagonistes sont représentés. Les pensionnaires, la femme de ménage et la propriétaire dont il s’avère qu’elle est l’épouse du disparu, se voient tirer le portrait. Loin de limiter l’idée qu’on peut se faire de l’intrigue, bientôt orientés vers l’Afrique, les photographies de François Delebecque offrent un supplément de charme. Elles sont mises en page avec une indépendance certaine par rapport à l’histoire qu’elles illustrent pourtant. Elles ne réduisent par la mais labyrinthique à sa réalité, car chacune d’elle, fût-elle déserte, est un tableau vivant. (jeudi 2 décembre 1999)

La France fugitive

Une randonnée rêveuse à travers la France, en voiture, en train. Une façon de voyager à deux, pour tenter de fixer l'éphémère: paysages, silhouettes, paroles entendues, échos d'on ne sait quoi...Un art de la route et de la phrase.

Prix Cazes 1999

Fayard 1998
La France Fugitive a reçu le 15 mars 1999 le  Prix Cazes-Brasserie Lipp.

Le Nouvel-Observateur (Jérôme Garcin

Au fil de la France

On a compris que, rédigé au fil de la plume par un écrivain aussi épuisant qu’inspiré, la France fugitive est un livre magnifique. Il tient à la fois du journal intime, du carnet de bord, de l’inventaire patrimonial, du relevé topographique, de l’anthologie littéraire, du guide gastronomique, de l’album photo, de la rêverie solitaire et du jeu de piste, de mots, de hasard,de rôles, de saute-mouton. L’ouvrage n’existait pas, Michel Chaillou l’a inventé. On croyait connaître la France, voici qu’on la découvre. Elle est très belle, très fugueuse, derrière ce cicerone aux semelles de vent. (16 septembre 1998)

L’Express (André Clavel)

Un Chaillou buissonnier

Pour notre colporteur, l’art de pérégriner est avant tout un exercice de style. C’est aussi une fabuleuse brocante. Un mémorial où l’érudit Chaillou fait revivre sous l’asphalte du présent, les écrivains du passé et les célébrités locales qui ont donné une âme aux lieux qu’il visite.Ajoutant les perles du savoir aux cailloux des chemins, cette France fugitive renoue avec la tradition du voyage romantique : l’aventure, oui, mais avec des chimères et des songes plein la cervelle. (17 septembre 1998)

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Valeurs Actuelles (Bruno de Cessole)

La France est-elle encore un personnage de roman ?

Ce livre baroque, qui s’invente au fil du chemin, dans un style incomparable, jubilatoire,inventif, sinueux et bruissant comme une rivière, ocellé d’images et de métaphores comme un serpent tropical, toujours en rupture d’équilibre et se rétablissant par miracle après une charretée d’incidentes et de relatives, laisse tous les pseudo-chefs-d’oeuvre annoncés de cette rentrée au bord du chemin. (19 septembre 1998)

Le Dauphiné Libéré (Didier Pobel)

Chaillou ou l’assentiment géographique

Le « sentiment géographique », c’est au fond ce qu’illustre à nouveau Michel Chaillou dans La France fugitive, un « récit » qui est, en fait, le journal d’un voyage à l’intérieur même de nos frontières. Plus de six cents pages dans lesquelles défilent des paysages, des villes, des hameaux transformant le narrateur en une sorte de « conscrit des cent villages ». Une sommeillant, comme des trésors, des impressions, des conversations, des digressions. […] Avouons-le carrément : son livre est un délice. On se grise de noms, d’images, d’anecdotes, de fantaisies, de tant d’érudition également. […] Ce gros bouquin qui court les routes. Ce chouette pavé sur le bitume. Il mérite à coup sûr votre assentiment géographique. (28 septembre 1998)

Le Figaro (Philippe Cusin)

Chaillou : vagabondages en douce France

Michel Chaillou va en France comme on se rend à la messe. Avec humilité, grâce, joie intérieure, l’envie de communier et de participer au don de la divinité. Dans cette intimité profonde décrite par les mystiques, laquelle n’exclut pas le bruit et la fureur, les fragrances et les furtivités. « J’eusse aimé tout recopier d’un paysage », explique-t-il dans la France Fugitive. (2 octobre 1998)

Libération (Jean-Didier Wagneur)

Les palais de Chaillou

Dans La France fugitive, Chaillou parcourt l’ouest et le sud. Cherche le lieu où l’on va et que l’on n’atteint jamais, celui par où l’on passe et où l’on s’attarde, le lieu d’où l’on vient et dont on a bien du mal à s’arracher, quant à savoir où est Chaillou ? Il est toujours entre deux voyages, réels ou imaginaires, entre deux pages, entre l’aller et le retour. ( 8 octobre 1998)

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La Quinzaine littéraire (Christian Descamps)

L’art de voyager

En notre époque minimaliste – qui aime tant l’épicurisme de comptoir – Chaillou a le courage de proposer un fort ouvrage à l’appétit rabelaisien. Pendant 630 pages, l’on va allègrement parcourir la France d’hier et d’aujourd’hui, multiplier les rencontres, les souvenirs. Ici l’on pose les pieds dans les pas des voyageurs littéraires d’antan. En modeste équipage – avec sa femme, dans une Twingo – voilà notre érudit qui nous embarque – à son train ; en flânant, en virevoltant dans tous les coins de l’Hexagone. (16 au 31 octobre 1998)

Le Point (Philippe Nourry)

La France dans le rétroviseur

Si vous aimez vous perdre dans le temps quand vous voyagez, alors suivez Michel Chaillou dans sa France Fugitive.  (4 novembre 1998)

La Croix (Bruno Frappat)

Le fouineur de la France d’occasion

Le voyage de Chaillou, parmi plusieurs centaines des 36 000 communes de France, n’est pas une fuite éperdue. C’est une promenade à la fois physique, rétrospective, actuelle, gratuite, amusante et rêveuse. Une tentative d’hommage enfiévré où chaque porte fait événement, chaque hôtel a son passé recomposé, chaque affiche son expertise et où toute place témoigne en ses moindres recoins d’une identité enfouie, mi-moisie, mi-vivante. (15 -16 novembre 1998)

L’Express

Le petit poucet romantique

Chaillou possède l’art du vagabondage giboyeux, celui qui attire, irrésistible, vers on ne sait quoi, et qui récompense au centuple le voyageur gratuit, le promeneur aux semelles de vent qui délace tendrement les lacets des cols ou remet, paisible, sur l’épaule des plaines le plissé des blés que le vent avait dérangé. (24 décembre 1998)

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

Rêveries d’un promeneur littéraire

[…] Détails de la vie au quotidien, dans la petite rue non loin de la Maison de la radio, et brusques envolées vers de plus vastes espaces. Chronique de la vie d’un écrivain, au milieu des années quatre-vingt-dix, et soudaines vues plongeantes sur les territoires du passé. Avec des pages d’une beauté surprenante qui disent ensemble l’important et l’anodin. (11 décembre 1998)

Réforme (Joêl Schmidt)

La surprise au cœur de villes et de villages, le détour, le retour vers des pays et des paysages qu’on pensait connaître soudain, sous le regard, bien plus intense qu’un film, de Michel Chaillou, de son épouse et de leur Twingo, se métamorphosent, se poétisent, s’expriment autrement. L’auteur en parle d’une façon qui vient de l’ailleurs, de son intime, de son frémissement personnel, de sa sensibilité plus impressionnable qu’une plaque photographique, et sait faire passer le bizarre, même et surtout dans le commun et parfois le banal : il est superbement un écrivain. ( 10-16 décembre 1998)

Le Figaro littéraire (François Kasbi)

Michel Chaillou, les tribulations d’un érudit

Un livre d’humeur, vagabonde on s’en doute, un essai nécessairement très personnel de »réactivation » d’une certaine France, supposée disparue, et dont on s’avise, grâce à l’érudition et au charme très digressif de Chaillou, qu’elle n’est qu’endormie. (15 novembre 2001)

Le Magazine littéraire (Christiane Baroche)

Disons-le tout net, c’est intime… extime aussi, et délicieusement baroque. (1er décembre 2001) 

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Le Magazine littéraire (Serge Sanchez)

Michel Chaillou est doté d’une inaliénable faculté de rêver. Tout lui est bon pour se délester des petites pesanteurs de la vie quotidienne. Il aime flâner, comme l’aimèrent en leur temps les Restif ou les Sterne. La France fugitive , sorte de journal de bord à la fois littéraire, intime, anecdotique (on pourrait ajouter bien d’autres adjectifs, tant ce livre est placé sous le signe du divers), fut rédigé à l’occasion d’une longue déambulation au sein de provinces fort mal explorées jusque-là (n° 372, 1er janvier 2001)

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Le Mensuel littéraire et poétique (Richard Blin)

Quand Michel Chaillou vagabonde …

Tout est férocement exact, écrit comme à deux mains, l’une occupée à cerner l’immédiat, l’autre distillant vibrations et résonances tandis que se cherche le point de vue idéal, celui d’où pourraient s’appréhender globalement les lointains du lointain et la proximité perdue la plus proche. Avec ce livre, Michel Chaillou donne un paysage à sa parole, une voix et une terre à ses rêves les plus fous comme celui de cadastrer l’invisible, de libeller la carte d’identité de l’obscur, ou encore d’écrire un guide des portes battantes, des tressaillements d’un lieu. (Mensuel littéraire et poétique, n°264)

 

Le Temps (André Clavel)

Brocante intellectuelle

Les vacances ne sont pas terminées. Grâce à ce turbulent bouquin, nous allons pouvoir reprendre notre balluchon. Et faire une épatante excursion, un tour de France (en 73 chapitres) qui est également un «voyage autour de ma chambre», à la façon de Xavier de Maistre.

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Une table ronde à la Foire du livre de Brive (animée par Antoine Spire)

« Voyage, vagabondage et déambulation littéraires « 

A lire dans Littératures entre Nord & Sud 2000, revue éditée par la Bibliothèque municipale de Brive.


vidéo

Michel Chaillou : La France fugitive – Vidéo Ina.fr

www.ina.fr/video/CPC98005983

En voiture dans la campagne française, Olivier BARROT parle du livre de Michel CHAILLOU « La France

La France fugitive

récit, Fayard 1998, « Le Livre de poche » n° 15131

Une randonnée rêveuse à travers la France, en voiture, en train. Une façon de voyager à deux, pour tenter de fixer l’éphémère: paysages, silhouettes, paroles entendues, échos d’on ne sait quoi…Un art de la route et de la phrase.

Prix Cazes 1999

Le ciel touche à peine terre

Deux frères depuis la Frise traversent les Pays-Bas pour gagner Paris. Nous sommes au XVIIe siècle, ils chevauchent dans la brume le long du Zuiderzee, le mystère rôde partout, devant, derrière, sur les côtés. S'en sortiront-ils ?

Seuil, 1997

La Croix (Nathalie Crom)

Le voyage initiatique de Michel Chaillou

L’écriture superbe de Michel Chaillou joue elle-même de cette dilution des choses. La phrase souple n’hésite pas à s’égarer, méandrer, se défaire en plusieurs bras comme le cours du fleuve. L’écrivain signe là un insaisissable roman, ne cessant de tracer des lignes de fuite, au long desquelles se ruine la logique, tissant des correspondances secrètes, suggérant des résonances et des interpénétrations entre passé et présent, légende et réalité, lointain et ici-bas. Le récit s’entremêle par instants de litanies envoûtantes de noms de lieux et des patronymes : l’érudition pointilleuse engendre alors une authentique poétique de l’énumération, un exotisme singulier, porte grande ouverte sur cet ailleurs du temps, de l’espace, de la raison, auquel ce beau livre est une invitation. (14-15 septembre 1997)

La Quinzaine littéraire (Nicole Casanova)

Les errances rêvées de Michel Chaillou

Ce n’est pas la première fois que cet écrivain quelque peu gitan, visionnaire au langage précis, nous entraîne sur des chemins qui longent l’irréel. On se souvient encore du Sentiment géographique, rêverie linguistique au bord du Lignon. Architecte des songes, et d’autant plus rigoureux : il nous apparaît ainsi, au fil d’une bonne quinzaine de volumes. (1er au 15 septembre 1997)

Le Républicain lorrain (Claude Fleury)

Michel Chaillou entre ciel et terre

Nous ne saurons jamais si les frères Mercerer ont rejoint la France, l’année de la mort de Descartes. Peut-être les retrouverait-on dans des registres généalogiques que l’auteur a consultés pour le compte de plusieurs familles protestantes des Deux-Sèvres. Ou mieux dans l’un de ces tableaux où les silhouettes humaines paraissent insignifiantes dans l’immensité confondue de la terre et du ciel. (7 septembre 1997)

Le Point (Claude Arnaud )

En 1660, dans le nord de ce pays inondé qui s’appellera un jour la Hollande. Deux jeunes frères, Johan et Dietrich Mercer, partent parfaire leur éducation à Paris. C’est Johan qui raconte ce périple poétique à travers les polders, que chapeaute l’homme de confiance de leur père. Moins picaresque que contemplatif, il aime le parlé « mouillé » de son pays, et la langue batave, si rude à entendre, devient sous sa plume aussi douce et marinée qu’un hareng. Une vie antérieure aurait-elle plongé Michel Chaillou dans les provinces frisonnes, au tournant du Grand Siècle ? On ne voit d’autres motifs à sa familiarité sensible avec ces terres, qu’il peint avec le réalisme et le tremblé des peintres de Leyde, sinon le « Petit guide pédestre de la littérature française au XVIIe siècle » qu’il rédigea (Seuil, 1990). Un roman idéal pour chevaucher vers Wijk-bij-Duurstede, sans devoir affronter ni brumes ni bandits, à l’époque des stathouders. (27 septembre 1997)

Politis (Denis Wetterwald)

Grâce à une langue poétique, riche de vrais bonheurs d’écriture (même s’il faut quelques pages pour en apprivoiser les méandres), Michel Chaillou réussit là un livre aussi envoûtant que les terres qu’il évoque, où quelques filets de brume font que le ciel, jamais, ne touche vraiment la terre. (25 septembre 1997)

Libération (Jean-Didier Wagneur)

Chaillou, le Hollandais flottant

Dominé par les moulins à vent des récits picaresques, ce roman baroque inspiré par Théophile de Viau est surtout une belle construction narrative et poétique, à l’image de ce menuisier de Haarlem « qui perdit son emploi à considérer de trop près les nervures du bois. Il en oubliait de scier, de débiter des planches. Sur la moindre éclisse, il apercevait des églises, des clochers avec des cloches qu’il entendait presque sonner. Il touchait du doigt un ciel, des paysages encombrés de points noirs, les habitants à pied, à cheval, sur des barques. » (18 septembre 1997)

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

Les hautes eaux du baroque

Ce roman ne serait-il pas d’une certaine façon également celui de l’écriture en train de se faire, avec ses personnages tour à tour palpables et fuyants, et son absence d’horizon, semblable à un dénouement encore indécis ? Ici tout reste ouvert, tant Michel Chaillou s’ingénie, à l’instar de quelque peintre hollandais, à épaissir sa matière et à faire glisser le regard de la tangibilité vers des territoires plus incertains. […] Ensuite il appartient aux « nageurs qui prennent le risque du grand large » de se porter au bout de tous les possibles. (26 septembre 1997)

Le Monde (Monique Pétillon)

Inquiète odyssée

Récit initiatique ou roman noir, l’odyssée inquiète des frères Mercerer reste, à cause d’une part manquante, énigmatique. L’auteur d’une postface fictive au manuscrit inachevé de Johan propose diverses interprétations de cette aventure qu’un réel frisson d’archaïsme parcourt » : commentaire du Déluge de la Bible ou « roman vrai » de deux jeunes gens à peine sortis de l’enfance ? C’est à coup sûr un très beau livre, « enchevêtré » et fluide, mystérieux et insaisissable, hanté par les « mânes vagabonds » du poète Théophile. (17 octobre 1997)

Art press (Philippe Di Meo)

Le mouvement de phrase expressif de Michel Chaillou mêle « oniricité » et densité. Chaque période semble en rebond sur la précédente, tant la tension narrative est nouée dans un mouvement obsessionnel qui n’est pas sans faire allusion à l’oeuvre de Gertrude Stein. Michel Chaillou s’abandonne au plaisir de raconter. (octobre 1997)

L’Humanité dimanche (François Salvaing)

Voyage de la Frise aux frissons

Ici un surcroît de grâce donne au lecteur le temps de respirer entre les fusées que tire au ciel ce constant artificier. […] Une écriture où se prend, de page en page, et d’image en image, quelque chose de la lumière des Vermeer. Ecriture, voilà le mot écrit. Entre une bataille, tenez, comme celle de Rambaud dont nous parlions l’autre semaine et un voyage comme celui de Chaillou, la différence n’est pas dans l’aventure, mais dans l’écriture. Quand l’un ne va qu’à la ligne, l’autre c’est à la pêche. Et cette différence fait, pardon du sermon, toute la littérature. (13 novembre 1997)

L’Express (André Clavel)

Le vagabond céleste

De polders en tourbières, entre les forêts englouties du Zuiderzee et le clocher en pin de sucre de Scheveningen, c’est toute la saveur des lointains que réinvente l’auteur de Jonathamour. Lequel navigue à travers le Grand Siècle avec une érudition gourmande, dans un récit qui est tour à tour un traité du routard, une fable sur l’errance, un éloge du « sentiment géographique », une quête œdipienne du paradis perdu, « quand ciel et terre, pétris dans la même motte, se foulent jusqu’aux étoiles ». Et, comme nous sommes au pays de la bière, la prose sait se faire mousser. (20 novembre 1997) Lire l’article

Jean Védrines

Sur les pas des prédestinés

Ce livre, rédigé en neuf mois, mais mûri, rêvé toute une vie, ne laisse pas seulement entendre une langue joyeuse, populaire et aristocratique : il nous fait deviner la lueur menacée de la grâce. (20 décembre 1997)

Le Nouveau Recueil (Catherine Le Pan de Ligny)

Avec jubilation, Michel Chaillou mélange les genres, enchevêtre les fils et jungle avec les siècles. Langue superbe, jeux de mots, jeux d’esprit … Il se plaît à nous enivrer pour mieux nous prendre dans ses filets, nous engloutir dans ses sables mouvants. Dense, foisonnant, profondément original, Le ciel touche à peine terre est un de ses meilleurs romans car il y a là, en contrechant de cet extravagant « voyage à reculons », une très belle réflexion sur la langue et sur l’écriture. (n° 46, mars-mai 1998)

Le mensuel littéraire et poétique (Richard Blin)

L’invitation au voyage selon Michel Chaillou

Michel Chaillou est un de ces aventurier de la langue, de ceux qui aiment à s’enfoncer dans ses profondeurs à la recherche de leurs propres Indes, de ce pays de mots qui est le seul endroit où ils peuvent vraiment vivre. Le lire, c’est s’embarquer pour d’étranges navigations faisant littéralement passer dans un autre monde relevant autant du sentiment géographique, c’est-à-dire de l’évidence selon laquelle toute rêverie apporte avec elle sa terre, que de la face cachée de l’aventure, de tous ces marchandages avec les ombres et de tout ce qui s’échange d’impalpable et d’inquiétant sous le commerce des mots. […] Métissage de stupeur et d’émerveillement, d’obsession et d’indécision, de porosité et de fluence, d’eau salée et d’eau douce, la voix de Michel Chaillou est unique et sa tentative sans équivalent. Le ciel touche à peine terre nous en offre un nouveau témoignage, voyage ne menant nulle part mais berçant notre finitude sur l’infini de ses errances tout en tirant de cet égarement une incontestable et contagieuse volupté. (n° 255)


Radio

  • Du jour au lendemain, Alain Veinstein, France Culture, 29 août 1997, 40′, archive Ina n°00403876
  • AgoraAndré Velter, France Culture, 8 septembre 1997, 30′, archive Ina n°00433569
  • Lettres ouvertesChristian Giudicelli, France Culture, 10 septembre 1997, archive Ina n° 00433674
  • Un livre des voixClaude Mourthé, France Culture, 22 septembre 1997, 27′, archive Ina n°00439256
  • Les livresJean-Pierre Tison, RTL 16 novembre 1997, 6′,  écouter en ligne

Vidéo

  • Etonnants voyageurs, café littéraire animé par Maëtte Chantrel et Christian Roland, mai 1998, voir en ligne 

Le ciel touche à peine terre

roman, Seuil 1997

Deux frères depuis la Frise traversent les Pays-Bas pour gagner Paris. Nous sommes au XVIIe siècle, ils chevauchent dans la brume le long du Zuiderzee, le mystère rôde partout, devant, derrière, sur les côtés. S’en sortiront-ils ?

Le Colosse machinal

CPLJ/Nathan 1996

Un conte écrit en collaboration avec le peintre Martin Jarrie qui en signe les dessins. Créé à l’occasion du Salon du livre de jeunesse de Montreuil de 1996.

 

 

La Vie privée du désert

A Melle, Samuel Canoby, jeune étudiant sursitaire, aime, lit, aime ... L'histoire de ses amours tandis qu'au loin menace la guerre d'Algérie.

Grand prix Poncetton de la Société des gens de lettres

Seuil 1995
Le roman a été présélectionné en septembre 1995 pour le prix Goncourt. 

L’Express (Angelo Rinaldi)

Doux oiseaux de la jeunesse

On s’était résigné à ce que les « événements d’Algérie », selon l’expression consacrée, n’eussent ni leur Malraux ni même leur Malaparte. D’où la surprise causée par le roman de M. Chaillou. Il rend cette guerre présente sans la montrer ailleurs que dans les esprits – une prouesse. Il donne la couleur d’âme d’une génération de sursitaires qui, tel son Samuel Canoby rattrapé par sa mémoire, dépasse aujourd’hui la cinquantaine. […] M. Chaillou est le maître de ces images et scènes qui semblent à fond doré, telles les miniatures sur les manuscrits de jadis. Sur l’amas des infamies à l’arrière-plan, on croit entendre la jeunesse même pousser le cri du coq sur son tas de fumier. Dans la mesure où il s’explique, le talent doit ici beaucoup à une tendresse sans cesse en alerte, à un don exceptionnel de sympathie et à cette gentillesse persillée d’ironie pour laquelle, autrefois, le Français du haut en bas de la société était réputé. (31 août 1995)

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Le Nouvel Observateur (Mona Ozouf)

Une jeunesse intérieure
Le merveilleux Chaillou est allé à la pêche de ses souvenirs d’adolescence. Une belle prise littéraire

Michel Chaillou décrit comme personne l’immense distraction de l’adolescence, la longue digression scolaire, dérive dans une contrée évasive. Son beau roman-fleuve ne l’est pas au sens habituel du terme. Il l’est au sens d’une écriture-fleuve, qui épouse souplement la coulée de l’eau, tantôt tourbillonne, tantôt s’étale et s’apaise, bute sur un fouillis d’adjectifs, ricoche sur le galet d’un verbe, noie les conjonctions, tord la brindille d’un adverbe, moire un substantif d’un épithète inattendu. Le lecteur en ressort avec le léger vertige de qui s’est trop longtemps penché sur le miroir des eaux et des livres.( 12-18 octobre 1995)

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Le Magazine littéraire (Marie-Laure Delorme)

La jeunesse comme elle vient

Michel Chaillou est un véritable romancier à l’écriture toujours heureuse. Son style est divers, déroutant. Abrupt quand on l’attend suave, coulant quand on l’imagine saccadé. Il surprend, étonne, mais ne discorde jamais. Et si ses phrases vous empoignent, vous saisissent, c’est qu’elles semblent échapper de sa plume. Comme malgré lui.(octobre 1995)

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L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

Avoir vingt ans à Poitiers

Michel Chaillou se présente comme un infatigable batteur de langue, dans sa parole comme dans les mots jetés sur le papier des livres. La Vie privée du désert, dernière production de sa forge verbale, y fait venir la guerre d’Algérie sur son seuil, pour la secouante reconstitution d’un morceau de jeunesse dans la province française.(15 septembre 1995)

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La Quinzaine littéraire (Marie Etienne)

Réel vécu, réel appris

On en sort la chronologie bousculée, avec la vision attendrie d’un fort jeune homme qui « se sent repoussé par les chaises, les casiers » de la salle des professeurs où son nom ne figure pas, vivant une sorte de désert. Sa fougue saoule monte et descend le temps, celui d’avant et le sien propre, elle alimente une chronique apparemment désordonnée où le langage pavoise. Superbe est la revanche qu’il favorise. (1er au 15 septembre 1995)

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Le Méridional (Julien Moreau)

Avoir vingt ans dans les Deux-Sèvres

Car la grande affaire de Michel Chaillou, son île au trésor, c’est bien le langage. Son univers c’est la géographie de la langue, sa patrie c’est le mot, sa ville les concepts qui en dérivent. Collège Vaserman, Domestique chez Montaigne, Le rêve de Saxe, La rue du capitaine Ochanski, autant de promenades littéraires peuplés de personnages hantés par les arcanes de la parole. […] Dans La vie privée du désert, Michel Chaillou grâce à son écriture fantasmagorique défie donc les lois de la pesanteur existentielle et nous offre un beau roman où l’on y montre comment on peut sortir de soi sans se perdre et sans se nier. (24 septembre 1995)

Valeurs Actuelles

Hors des chemins battus
Absolument moderne, résolument classique ou subtilement métaphysique, trois façons de marquer sa différence romanesque.

Si l’expression « nouveau roman » eut jamais un sens, Michel Chaillou est l’un des représentants les plus décidés de cette école indéfinissable à force de division. Il relèverait du courant « Claude Simon ». La construction de La Vie privée du désert, est analogue à celle de La Route des Flandres ou des Géorgiques de notre dernier Prix Nobel de littérature. Elle reproduit le fonctionnement de la mémoire du narrateur, ses hésitations, ses trous, ses résurgences, ses illuminations. (28 octobre 1995)

Le Monde (Jean-Noël Pancrazi)

Chaillou, comme un torrent

Tout est emporté dans un même ruissellement de souvenirs qui ne cessent, sans aucune aspérité, de glisser les uns vers les autres ; tout est constant déplacement, mouvement dans l’univers de Michel Chaillou. Il y a en lui une fatalité presque voluptueuse (3 novembre 1995)

 

La Nouvelle République du Centre-Ouest (interview par Dominique Gerbault)

Michel Chaillou : « A Melle, les êtres et les choses sont en sympathie »

(samedi 9 et dimanche 10 décembre 1995)

Le Républicain Lorrain

« Le livre de l’Été » : le jury de secteur de Sarrebourg plébiscite La vie privée du désert 

Lire l’article (16 décembre 1995)

La Vie privée du désert

roman, Seuil 1995, « Points » n°P407

A Melle, Samuel Canoby, jeune étudiant sursitaire, aime, lit, aime … L’histoire de ses amours tandis qu’au loin menace la guerre d’Algérie.

Grand prix Poncetton de la Société des gens de lettres

Sélectionné pour le Prix Goncourt

Mémoires de Melle

Un roman d'apprentissage. Samuel Canoby, le héros de La Croyance des Voleurs, raconte son adolescence mouvementée à Casablanca dans les années 1950.

Prix Hugues Rebell 1994

Seuil 1993

Le Nouvel Observateur (Jean-Louis Ezine)

Mémoires de Melle ou une éblouissante initiation aux intrigues de Casablanca

Depuis Le Sentiment géographique jusqu’au Rêve de Saxe, en passant par Domestique chez Montaigne et La Vindicte du sourd, ce lettré hors normes s’est taillé la réputation singulière, et d’ailleurs peu disputée, de romancier du bancal, du guingois, du gourd, de l’ensommeillé, du pastoral hirsute, des maçonneries disjointes de l’âme, bref de la sainte fatigue des choses. Il ne s’agit nullement de réduire la portée de ce projet littéraire en apparence saugrenu : au moyen d’une langue burlesque, voluptueuse et toujours inventive, miraculeusement accordée à son objet comme l’horloge au temps qui bat, Michel Chaillou est devenu un extraordinaire mémorialiste des immobilités rurales. (13 octobre 1993)

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Le Figaro (André Brincourt)

Il s’agit des mémoires d’un âne, bête de somme et de songes. Un enchantement.

J’ai rarement lu un livre aussi modeste dans ses intentions et aussi riche dans les faits. Ni début, ni fin – c’est un tout. Non un récit qui se déroule, mais un tableau éclaté, un nuage de sable, de lumières. Les Mille et Une Nuits retrouvées en mille et un morceaux dans une mémoire qui, par ruse comme par honnêté, s’avoue en défaut et multiplie la qualité des éclats.(22 octobre 1993)

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

Les jaillissements d’une langue de feu

C’est bel et bien une autobiographie qui se construit dans le travail d’écriture, au creux de ces volutes de récit et dans ces avancées pleines de hardiesse de la langue. Il y a là, indubitablement, quelque chose de l’ordre de la nécessité, qui explique aussi pourquoi le foisonnant et resplendissant roman de Michel Chaillou peut résonner aussi profond à la lecture. (mercredi 8 septembre 1993). Lire l’article

Magazine littéraire (Aliette Armel)

Mille et une histoires

Ce livre a la saveur authentique du vécu : il suit, comme en direct, le cours de la mémoire, n’ hésitant pas à faire de la redite un art. Il reconstitue le fil du temps de manière non logique, non séquentielle, en sautant d’un fait à l’autre par association d’idées ou simple résonance provoquée par la saveur des mots. […] Ces Mémoires ravissent en tout cas le lecteur de Mille et Une histoires et confèrent au Maroc des années 50 un parfum magique. (octobre 1993)

Page (Françoise Xenakis)

Mémoires de Melle de Michel Chaillou : c’est hirsute, touffu, mais plein d’explosion de soleil, d’amour, de mots qui chaloupent, tangotent et valsent, emmènent Chaillou dans des dérives folles. C’est l’histoire d’un enfant de quatorze ans, presque plus vieux que la maman, perdu au Maroc et qui va de dérives en dérives, matraqué par la misère au gré des amants plus nombreux que les mouettes sur le port. Roman d’une adolescence, roman initiatique, les mille et une nuits d’un enfant gourmand, d’un enfant qui brûle de partout. (septembre-octobre 1993)

Quantara (Abdellatif Laabi)

Le Maroc au coeur

On ne lit pas Michel Chaillou, on le relit, et ce faisant on renoue avec le bonheur de lire. Bonheur rare par la littérature qui court, avide de lecteurs soumis comme autant de téléspectateurs haletant derrière des histoires dont ils font semblant de ne pas connaître la fin. Qui écrit encore de nos jours, ce qui s’appelle écrire ? Rares sont les récits où la langue s’invente et se réinvente dans le déroulement même de l’écriture, où l’écrivain caresse les mots, lisse leurs racines, débride leur imagination, avant de les lâcher dans la cascade fraîche de la phrase, tout près de la source. Michel Chaillou réalise d’autant plus cette rareté que son texte s’écrit non seulement dans la langue déclarée – la française – mais aussi dans une autre, non maîtrisée, souterraine, fortement désirée, à savoir l’arabe populaire marocain.(n°9, octobre 1993)

Humanité Dimanche (François Salvaing)

Mémoires de Melle, construit à la façon d’une médina, avec des retraits, des détours, des escaliers, des portes d’ombre, des patios, de très brèves lignes droites, fait également revivre, sans autre nostalgie chez l’auteur que celle d’avoir été jeune, la Casablanca de la fin des temps coloniaux, bouillonnante de toutes sortes d’appétits et de tensions. Mais au-delà des personnages et de la ville, le livre saisit, et vaut, d’abord par le dévorant amour de Chaillou pour la littérature, entendue ici comme un tourbillon de mots et de métaphores. (n° 187, 14 au 20 octobre 1993)

La Vie (Yves Viollier)

De demi-confidence en demi confidence dans un style coloré, on devient les témoins privilégiés et charmés des cinq années de Maghreb d’un ânon et de sa mère pas très vieille. On assiste à leurs démêlés frénétiques avec la misère et des bataillons d’amants et d’amantes, mais leur passion de vivre est inaltérable. Les Mémoires de Melle ? Un brûlant coup de soleil. (20 au 26 janvier 1994)

Blog, Le Journal d’un lecteur (Pierre Maury)

Cette critique du roman sous forme d’entretien, découverte à l’occasion des hommages à Michel Chaillou, en décembre 2013.

http://journallecteur.blogspot.fr/2013/12/michel-chaillou-nous-laisse-aussi.html


radio

  • Rentrée littéraire 1993 sur RTL. La présentation de Michel Chaillou
  • Panorama, France Culture 1er septembre 1993
  • Du jour au lendemain, Alain Veinstein, France Culture 8 septembre 1993
  • Un livre, des voix,  Etienne Vallès, Claude Mourthé, France Culture 16 septembre 1993
  • L’heure buissonnière, Aline Pailler, Radio Bleue 6 octobre 1993
  • Pentimento, Paula Jacques, France Inter 2 janvier 1994

Télévision

  • Le Cercle de Minuit, Michel Field, Antenne 2, 7 octobre 1993
Michel Chaillou