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Humeurs

22 novembre 2007

Le grain de ce jour, comment le faire mûrir ? Dans la rue, des passants que le hasard presse. La grève toujours. Un pays qui s’immobilise. A un carrefour, une jeune fille fume son âme à cigarettes. J’ai envie de lui dire : Le tabac … Mais je passe. Au jardin du Luxembourg, le trou que fait dans l’air un oiseau. S’y pencher. Entendu encore à la radio, hier ou avant-hier, l’annonce suivante : « l’actualité littéraire », puis « baromètre des meilleures ventes ». Pas un mot sur

Quelques remarques du soir

jeudi 15 novembre 2007

La grève aujourd’hui. Son bien-fondé dans les médias, attaqué par certains, défendu par d’autres. J’oscille entre les deux opinions, tantôt pour l’une tantôt pour l’autre.
D’une façon générale, je reste effrayé par les tics du discours public. Si le locuteur veut faire croire à un propos sérieux, à un moment ou à un autre surgit la cheville suivante qui m’exaspère  « en termes de … » Comme chez

On fait mon portrait

mercredi 3 octobre 2007

Drôle d’expérience. Assis face au peintre (Daniel Juré). Bavardage. Attente. Je renoue avec mes ancêtres peintres, une tradition de la couleur propre à ma famille maternelle. Séance mémorable dont

Amphi au lycée Carcouet

28 septembre 2007

Le lendemain de la conférence, causerie devant plusieurs classes de lycéens, en amphi. Retour à mon ancien métier d’enseignant, devant des élèves très sympathiques.

A Nantes, rencontre au CCO

27 septembre 2007

Après la signature à la librairie Coiffard une rencontre animée par Jean-Yves Paumier, le chancelier de l’Académie de Bretagne, m’a permis d’expliciter certains passages de mon dernier livre d’entretiens, l’Ecoute intérieure.

L’Ecoute intérieure

9 entretiens sur la littérature avec Jean Védrines, Fayard 2007

Interrogé par un romancier plus jeune, Jean Védrines, Michel Chaillou s’efforce de penser tout haut ce qu’est pour lui la littérature. Les événements de sa biographie vus à la lumière des livres, lus et écrits.

Virginité

roman, Fayard 2007

Une jeune fille de 20 ans, Marie Logeais, se confie à son cahier vert. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, en Vendée. Arrivera-t-elle à échapper à son village, au bocage qui l’oppresse, à sa modeste condition, pour enfin vivre comme elle l’entend ?

L’Ecoute intérieure

Interrogé par un romancier plus jeune, Jean Védrines, Michel Chaillou s'efforce de penser tout haut ce qu'est pour lui la littérature. Les événements de sa biographie vus à la lumière des livres, lus et écrits.

Fayard 2007

Le Monde (Robert Solé )

Michel Chaillou entre Thésée et le Minotaure

Michel Chaillou n’est pas un auteur de best-sellers. « J’ai tendance à vouloir écrire des livres désuets et démodés », affirme ce dissident paisible de 77 ans, qui a reçu jeudi 29 novembre le Grand prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre. Avec la complicité d’un auteur plus jeune, Jean Védrines, il nous propose une passionnante autobiographie intellectuelle. (30 novembre 2007)

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Libération

Michel Chaillou n’est pas seulement un écrivain , c’est un extraordinaire narrateur, un improvisateur qui ne pouvait manquer de sacrifier au livre d’entretiens (ici hélas, sans CD). L’Ecoute intérieure est à l’image de l’auteur un livre généreux, allumé, plus digressif qu’un roman picaresque, ponctué de ces moments de grâce funambulesque où Chaillou se souvient, revisite sa bibliothèque, invente ou parle sa vie, dit sa littérature. Enfances chaotiques, débuts dans la grande collection « le Chemin » de Georges Lambrichs, mais aussi l’enseignement, les films pour la télévision scolaire, les amitiés. La vie de Chaillou s’éclaire toujours de multiples échos dans l’imaginaire et les rêves. Une vie du XXe siècle, mais où l’on croise autant les poètes crottés de l’ancien régime, Sade ou les Vies des Saints que Roland Barthes, Jean-Loup Trassard, Michel Ragon, Jacques Roubaud et toute la modernité dont Chaillou a donné une précieuse version hétérodoxe, celle d’un rare « esprit chimérique ».(22 novembre 2007)

Bibliobs (Joseph Vebret)

Michon/Chaillou, même combat

Que de similitudes entre Pierre Michon et Michel Chaillou […] Tous deux se livrent sur leur travail d’écrivains, les rencontres qui ont orienté leur vie, les lectures qui les ont façonnés et leur conception de la littérature, au travers d’entretiens bien plus autobiographiques qu’il n’y paraît de prime abord. Deux livres qui se complètent, deux auteurs qui se répondent sans s’être concertés. Moments magiques.

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Nouvel Ouest (Jean-Yves Paumier)

Michel Chaillou, le nouvel Enchanteur

[…] Depuis bientôt quarante ans, Michel Chaillou régale ses lecteurs de romans à part, « champs perdus dans les choses du monde » selon sa si jolie formule. (octobre 2007, n° 141)

Presse Océan (Stéphane Pajot)

Michel Chaillou, écrivain : « A Nantes, je marche dans ma mémoire »

C’est un « arrangeur d’échos », un de ceux qui aiment « dire et raconter ». (25 octobre 2007)

 

Ouest France (Daniel Morvan)

Michel Chaillou, aristocrate et gitan

Il écrit comme l’enfant attend sa mère, seul dans sa chambre. Le style a quelque chose d’une ombre blanche qui apparaît après minuit et qui se glisse dans le noir. (27 septembre 2007)

 

CCAS infos (Vincent Roy)

Michel Chaillou, itinéraire d’un écrivain

Pour Chaillou, seul le style forme l’écrivain, il n’a pas d’informations à transmettre, mais une matière, un air, une chanson, un ciel, une terre à révéler. (mai 2008, pp.42-43)

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Virginité

Une jeune fille de 20 ans, Marie Logeais, se confie à son cahier vert. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, en Vendée. Arrivera-t-elle à échapper à son village, au bocage qui l'oppresse, à sa modeste condition, pour enfin vivre comme elle l'entend ?

roman, Fayard 2007

Valeurs actuelles (Bruno de Cessole)

Chronique d’une vie provinciale

Les figures de proue de l’Histoire, les personnalités au relief puissamment sculpté, offrent au romancier un tremplin commode. Rien de plus aisé que de dévider le fil de la pelote, et, si besoin est, de combler les trous de ces biographies pleines de bruit et de fureur. C’est une toute autre affaire que de se pencher sur la vie des anonymes, des « gens de peu », qui n’ont laissé que des empreintes ténues et fugaces.Par inclination, Michel Chaillou s’est toujours intéressé à ces figures dites subalternes, mais riches d’humanité […]. Virginité, sa nouvelle fiction, ne dément point ce penchant. La destinée qu’elle explore est celle d’une modeste villageoise du siècle passé, Marie Logeais, une Vendéenne du bocage, dont il a supposé la vie à partir de quelques papiers de famille[…].L’anecdote, l’intrigue comptent peu dans cette chronique provinciale, cette exploration d’une âme que déroule Michel Chaillou avec délicatesse et pudeur. […]

A sa manière Virginité évoque les portraits de Vermeer, à la fois mystérieux et limpides, et d’une simplicité qui est le comble de l’art.

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

En héritage lointain 

[…] Véritable récit d’une émancipation, d’une liberté conquise par une scandaleuse qui s’était reconnue dans le combat des chouans. Mais aussi autoportrait masqué de lui-même, tracé en creux dans les mots prêtés à une jeune femme. A son image, l’écrivain ne vit « pas assez à l’endroit », se trouve « éparpillé », jette sur le papier sa « provision de mots » et se signale par ses « exubérances verbales ».

C’est assurément l’un de ses plus beaux romans que nous offre aujourd’hui Michel Chaillou. Porté par une écriture puissante et fluide. En même temps portrait superbe d’une révoltée, tableau pénétrant d’un temps et d’un milieu, enfin affrontement avec une histoire dans laquelle la liberté ne pouvait trouver son camp. L’une de ses plus éclatantes réussites, sans le moindre doute. (5 juillet 2007)

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Magazine littéraire (Vincent Roy)

Marie Noire, Marie Blanche, cette fille superbement libre est insaisissable : Virginité est le roman fort et ample de sa vie qui « souffrait d’une trop grande proximité de la forêt, du jeu de ses ombres qui se poursuivent jusque dans sa lumière. »

Nouvel Ouest

Dans une quête permanente de ses origines, Michel Chaillou fait un pas de plus vers cette Vendée qui est, dit-il, comme la littérature « du domaine du secret et de la confidence. Les deux sont faites pour s’entendre, aux deux sens du terme. » Avec toujours cet amour des mots, ceux-là même qui élèvent Marie pour « envoyer son esprit par delà les marais et les maris de Vendée »

Culturofil

Étrange héroïne que cette enfant de campagne, blonde farouche aux yeux noirs qui, en cette fin de 19e siècle, laisse son ennui et sa révolte de fille à marier s’épanouir sourdement, à l’abri du bocage et de ses murs d’arbres enlacés. Elle est la narratrice de ce récit à part, à l’instar de ceux dont Michel Chaillou sait nous combler. […] Avec Virginité, Michel Chaillou prend le risque de laisser courir les mots, incitant chacun à suivre les détours de ce texte aux replis infiniment romanesques et poétiques, sans craindre de s’y égarer. (juin 2007)

le Blog

Place publique (Thierry Guidet)

Virginité est un roman totalement romanesque et qui s’assume comme tel, lorgnant du côté des Hauts du Hurlevent. […] Et si Virginité n’était qu’une des pièces d’une machine infernale bricolée par l’artificier Chaillou ? (juillet-août 2007)

Vient de paraître (Pierre-Dominique Parent)

Chaque roman de Michel Chaillou plonge le lecteur dans des univers très différents où les observations les plus concrètes s’associent à des sensations exprimées poétiquement. Virginité, son dernier roman est fidèle à l’art de ce mélange subtil. Ici, la vision de l’auteur-historien (de la Vendée) se marie avec celle du poète épris d’un village ingrat livré à la solitude et au silence troublé par le tournoiement du vent. (octobre 2007)

Enfin …

On peut m’entendre présenter le roman sur le site Passion du livre, dans la rubrique « le message sonore »

Sur le site de Mobilis (Jean-Luc Jaunet)

Virginité, la Vendée secrète de Michel Chaillou

Le compte rendu du livre au pays de Marie Logeais. (31 janvier 2017) Lire l’article

La preuve par le chien

Claude et Claudine Maresquier, partent un été en vacances à Guernesey, l'île qui accueillit Victor Hugo et bannit les chiens. Ils ne donnent bientôt plus de leurs nouvelles ...

Prix de la ville de Rennes 2006

Fayard 2005

Le Monde des livres (Gérard Meudal)

Trois couples de touristes disparaissent après avoir tous séjourné dans le même hôtel de Guernesey. Mais ont-ils vraiment disparu ? On retrouve bien des traces et même la preuve promise par le titre, mais l’ enquête consiste moins à résoudre des mystères qu’à poser les questions justes ; celle du temps qui passe et nous use dans la scandaleuse indifférence du monde qui nous entoure ; celle du sens qu’il faut bien essayer de donner à l’étrange condition humaine. Sous le double patronage de Saturne le mélancolique et de Victor Hugo, le visionnaire, Michel Chaillou entraîne son lecteur dans de captivantes pérégrinations qui passent insensiblement du journal intime au pseudo-roman policier, de l’inquiétude métaphysique à l’humour. (23 décembre 2005)

La Croix (Dominique Gerbaud)

La malheur ne vient pas toujours de la mer …

[…] Avec Michel Chaillou, il ne faut pas être pressé. Il prend le temps de batifoler dans les mots avant d’entrer dans l’histoire. C’est sa richesse et son talent. La Preuve par le chien n’est pas un roman qu’on avale, mais qu’on déguste. On se délecte avec cette littérature du détail, cette dentelle de phrases avant d’entrer dans l’énigme.

[…] Un ancien policier du Quai des Orfèvres, venu enquêter sur ces disparitions à répétition, n’y voit pas plus clair. S’il n’y a pas eu noyade, si le malheur ne vient pas de la mer, où doit-il chercher la clé ? Il nous conduit sur une autre piste, cette « preuve par le chien », un cabot errant qui mènera peut-être le policier aux égarés. A moins que le chien ne soit qu’un nouveau prétexte. Prétexe pour un superbe détour, dans cette superbe écriture de Michel Chaillou. (jeudi 15 septembre 2005)

Libération (Jean-Didier Wagneur)

Auprès de ma brume

La Preuve par le chien est un roman policier où Michel Chaillou prend « ses rêves en filature ». C’est quasiment une autobiographie intellectuelle.Il y témoigne de son inquiétude maladive « à propos de tout et de rien », y fait entendre son éloquence singulière qui entretient sa passion des langues secrètes qu’il vit « à livre ouvert », telle le guernesiais patois aglo-français où chien se dit « Tchian ». Il aime surtout, à la limite de la pathologie, ne jamais se faire enfermer par une histoire. il embrouille poétiquement la police, réduit le connu à l’inconnu et convoque la littérature pour une audition au Quai des Orfèvres. Chaillou est un surnaturaliste qui « flaire constamment d’autres mondes enchâssés dans le nôtre », un véritable prestidigitateur, rien dans les mains, mais en l’occurence, tout dans la Manche. (jeudi 20 octobre 2005)

Valeurs Actuelles (Jean Védrines)

La vérité sort du whisky

On a toujours double plaisir à lire un roman de Michel Chaillou: on y retrouve sa voix singulière, sa prose de plein vent, rythmée, lyrique; et on a la joie de regarder d’un oeil neuf les paysages, les choses, les ombres familières qui nous entourent, dont Chaillou sait montrer ce qu’il nomme la « perspective négligée », la splendeur oubliée, heureuse.

[…] Du whisky, un chien, une brocante : à ces conditions, l’île de Guernezey devient vraiment possible. Mais à l’inverse d’une autre île chère à Houellebecq, cette terre-ci propose une chasse au bonheur, la promenade élégante d’un auteur qui chérit ses doutes et ses incertitudes. Michel Chaillou est un écrivain-inventeur; ses forgeries, ses visions, ses mots neufs nous gardent de la laideur et du désenchantement du monde. (21 octobre 2005)

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

La langue désamarrée

[…] On ne s’étonnera pas qu’outre Hauteville House et son savant désordre une boutique de bric-à-brac soit l’un des lieux les plus fréquentés par les figures du roman. C’est en effet son art poétique que Michel Chaillou met ici en scène. La divagation, le « parler trop à côté », le plaisir de l’image sans limite, le goût pour les associations incongrues, la dilection pour les voisinages intempestifs, dans un permanent ressac de la parole. Les mots roulés comme galets, à n’en plus finir .

Le promeneur multiple de Guernesey se trouve également conduit à évoquer Fontenelle, vieux maître d’une prose rigoureuse à finalité scientifique, et Doyle, dont une passe mystérieuse porte le nom. Affichant par là sa volonté de libre circulation, dans toute la littérature et dans toute la langue. Cela même qui paradoxalement le porte à se tenir sur les marges, quand on prétend présenter un réalisme à l’écriture plate comme le détachement aujourd’hui le plus avancé de la littérature.(3 novembre 2005)

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Nouvel Ouest (Jean-Yves Paumier)

Tribulations d’un professeur de lettres à Guernesey

Avec ce nouvel ouvrage, Michel Chaillou poursuit inlassablement une oeuvre étonnante, guidé par les idées et les mots qui surviennent « terminaisons nerveuses de mots invisibles ». (10 octobre 2005)

Le bulletin des lettres

Une énorme énigme, comparable à l’énigme du monde, ne se résout pas autrement que comme l’énigme de l’énigme que l’on suit passionnément jusqu’au dernier paragraphe. Comment une île comme Guernesey, même sous le patronage de « VH », peut-elle susciter et recéler tant d’ingéniosité narrative et verbale ? (janvier 2006)


radio

  • 4 octobre 2005, invité par Pascale Casanova dans Les mardis littéraires de France Culture.
  • 26 octobre 2005, invité par Alain Veinstein dans Du jour au lendemain sur France Culture

 

La preuve par le chien

roman, Fayard 2005

Claude et Claudine Maresquier, partent un été en vacances à Guernesey, l’île qui accueillit Victor Hugo et bannit les chiens. Ils ne donnent bientôt plus de leurs nouvelles …

Prix de la ville de Rennes 2006

1945

Une enfance occupée par l'armée allemande. Des années d'effroi où, à la suite de sa mère, l'auteur de ce récit, alors dans son plus jeune âge, pactise à son insu avec l'ennemi.

Prix Breizh 2006, Prix Ouest 2006, Prix des audiolecteurs 2007.

récit, Seuil, 2004

Le Figaro littéraire (Angelo Rinaldi)

Maman aime les blonds

«Je couche avec un soldat allemand.» Ne croirait-on pas la première phrase d’une confession de Mlle Arletty ? Qui s’exprime ainsi d’entrée est un écrivain se rappelant le gamin qu’il fut ; en proie à des terreurs nocturnes, […] On ne relira plus ses ouvrages précédents sans entendre leur battement sourd [des souvenirs], ni constater, une fois encore, qu’une douleur est toujours à la source d’une oeuvre de qualité. Qu’elle va se déguisant de livre en livre jusqu’au jour où, parvenu en des parages testamentaires, on crache enfin le morceau, au terme d’un «porte-à-porte avec les ombres».

[…] Les pages de M. Chaillou ont la rousseur des feuilles qui se détachent de l’arbre. Elles recouvrent l’enfant qu’il fut, et que nous sommes tous sous la défroque et les grimaces de l’adulte, jamais consolé de rien, à l’approche de la nuit. (12 février 2004)

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

L’année zéro

Entre autobiographie et autofiction, Michel Chaillou construit depuis bientôt quatre décennies une oeuvre portée par un bousculement de mots. Un déferlement d’une rare longévité, qui paraît loin encore de vouloir s’épuiser. Une manière d’anti-minimalisme, presque de trop-plein, dont 1945 permet de mieux comprendre l’origine. L’écrivain rassemble en effet dans ce dernier récit ce qu’il avait tenu jusqu’à présent dispersé. Il s’écarte du genre romanesque, de ses coups de pouce petits et grands au réel, pour évoquer l’épisode sans doute fondateur de son écriture. On aura compris que ce texte inspiré et superbe nous offre quelques précieuses clés, en même temps qu’il nous propose quelques vues saisissantes de l’occupation et de l’immédiat après-guerre.

[…] Avec aussi une manière de gravité nouvelle, un aspect moins joueur de mots que dans les précédents textes, même si le flot ne s’est pas tari. Du coup un nouvel équilibre s’installe. Si la virtuosité incontestablement demeure, le récit gagne en ampleur et en densité. Comme si ce livre de l’ » année zéro  » de Michel Chaillou était également son grand livre de la maturité. Restituant les turbulences d’un temps et des êtres qui l’habitèrent, avec pour seul principe d’en approcher au plus près la vérité. (11 mars 2004)

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Magazine Littéraire

Chaillou est un remarquable metteur en scène. Il braque les projecteurs du souvenir – lumières et ténèbres d’une période en noir et blanc où alternent les peurs et des joies d’autant plus prisées qu’elles sont extirpées d’un quotidien menaçant – sur l’âme d’un garçon bousculé par les siens, par l’Histoire, mais qui reste vindicatif, hypersensible et débrouillard. Capable d’affronter les événements à sa manière de poète victorieux. Le temps des guerres est aussi celui des découvertes. (sélection d’avril 2004)

Le Temps (Isabelle Martin)

La vie en 1945

Après l’enfance nantaise de La Croyance des voleurs, l’adolescence marocaine de Mémoires de Melle, les études à Poitiers de La Vie privée du désert, voici le quatrième livre où Michel Chaillou, alias Samuel Canoby (son double, à qui 1945 est dédié), raconte sa vie : en 1993, il définissait ce projet comme «une épopée des gueux, un grand remuement confus suivant une ligne autobiographique avec beaucoup de fantaisie. Car pour moi, «je» est une foule». (15 mars 2004)

Témoignage Chrétien

En se retournant avec tendresse vers cette jeune femme qui se blottissait contre lui autrefois sur le sable, en retrouvant ses pays de Loire, sa Bretagne enfuie et le petit peuple des siens […] Michel Chaillou accomplit un doux devoir de mémoire. Et réussit un merveilleux livre. (25 mars 2004)

La revue des deux mondes (Francine de Martinoir)

Ses livres sont comme autant de lettres d’amour à sa mère, de demandes de pardon et, dans ce dernier, passe, en un même mouvement vers la mer et l’aventure, loin des groupes humains qui font peur au narrateur, le frémissement qui bouscule la vision ordinaire des choses et donne naissance à l’écriture. (mars 2004)

Le devoir (Guylaine Massoutre)

Michel Chaillou, un esprit libre

Michel Chaillou livre, avec 1945, un important morceau du puzzle de son oeuvre. Cette Libération, il fallait qu’elle soit aussi un pan de sa vie, le contraire d’un prétexte ou d’un alibi. Quelque chose qui n’arrive pas qu’aux autres. Une «recouvrance». Ce mot ancien, médité par Chaillou, rime avec «endurance», «tolérance», «espérance» et leurs contraires. (3 avril 2004)

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Nouvel Ouest (Jean-Yves Paumier)

Malgré la gravité du temps et la complexité des situations, ce récit est un nouveau vagabondage littéraire qui se lit comme un véritable roman et qui offre une petite gourmandise de mots justes. Un livre lumineux et fluide qui touche le coeur. (août 2004)

Nice-Matin (Laure Bruyas)

Les phrases, belles étourdies, se noient dans ce roman expiatoire. Les mots baguenaudent entre ombre et lumière, racontent le battement d’une aile de libellule, les allures débraillées du soleil au petit matin, l’infime et l’infâme […] Ce long murmure sur 261 pages danse sur presque rien. Et pourtant, il dit presque tout. (7 mars 2004)

lelittéraire.com (Frédéric Grolleau)

On n’est plus comme à l’accoutumée sur l’étroite crête qui sépare tout en les reliant autobiographie et autofiction, mais sur la pente abrupte d’un poétique compte à rebours des origines. Qui est aussi un retour sur les commencements de la mémoire. Incontestablement, un livre de la maturité. Donc un grand livre.

 

1945

récit, Seuil 2004

Une enfance occupée par l’armée allemande. Des années d’effroi où, à la suite de sa mère, l’auteur de ce récit, alors dans son plus jeune âge, pactise à son insu avec l’ennemi.

Prix Breizh 2006, Prix Ouest 2006, Prix des audiolecteurs 2007.

Michel Chaillou