Blog-notes (2007 – 2013)

Au jour le jour (avec quelques pauses), ce qui me passe par la tête, ce que je lis, je vis…

Ambition

15 octobre 2009

Je cherche le livre que mes doigts n’ont pas encore touché, ni mes yeux visité. Son titre ? Je l’ai sous la langue, j’imagine ce roman à des lieues du misérabilisme de notre époque, un hors sujet, en sortant sans cesse, mais mettant en place un monde intérieur avec des mots lapidés par

L´enfance d´une voix

vendredi 6 octobre 2009

Je suis toujours le même, plus bouffon que gai, plus enflé que grand. Je fais des discours … et je fume des pipes… Pour écrire je n’écris pas ou presque point, je me contente de bâtir des plans, de créer des scènes, de rêver à des situations décousues, imaginaires, … drôle de monde que ma tête ! 

Flaubert à 17 ans dont j’épluche à nouveau la Correspondance, trois tomes dans la Pléiade, une voix encore

Magie noire

jeudi 31 août 2009

Hier j’ai relu (lu vraiment), un ouvrage exceptionnel à la fois par ce qu’il énonce, développe explicitement, et par ce qu’il murmure. Je me suis attaché à faire mûrir ce murmure. Ecoutez plutôt avec votre troisième oreille, les deux habituelles ne suffisent plus :

Oublier l’Ogre au profit du Petit Poucet

samedi 1er août 2009

La plupart des auteurs ne se préoccupent pas du chemin mais seulement de sa destination qu’ils tentent, avec le plus d’intrigues possibles, d’atteindre au plus vite. J’appartiens à la tribu contraire, à celles et ceux qui se soucient de la phrase au point d’en oublier parfois la destination ou du moins n’y parviennent qu’après avoir longuement paressé le long du chemin. On peut ranger les best-sellers si aimés de l’Ogre grand public dans la première catégorie et

Propos divers, quoique d’été

mercredi 1er juillet 2009

La « peoplelisation » gagne aussi les fleurs, un voisin jardinier m’apprenant hier qu’on donne des noms d’artistes, de comédiens, de personnalités politiques en vue à des roses qui n’ont plus alors la liberté de s’épanouir dans l’anonymat de leurs pétales. Les pauvrettes devraient s’en plaindre. Je me suis juré les jours prochains d’être attentif à leurs protestations, d’en cueillir même

Le hasard est un ami

31 mai 2009

Hier à 15 heures, alors que je feuilletais l’étalage d’un libraire voisin, mes doigts, plus chercheurs que moi-même, finirent par tourner les pages d’un fort volume des éditions « Le Bruit du Temps » . Il s’agissait en l’occurrence de The Ring and the Book, le chef d’œuvre de Robert Browning, pas l’inventeur du revolver du même nom, mais l’immense poète anglais né en 1812, un roman en vers imprimé sur papier bible avec traduction en prose, texte remarquable dû à un certain Georges Connes. L’ouvrage relate les circonstances de plusieurs meurtres commis à Rome en plein XVIIe siècle, circonstances tirées

Floraison

28 mai 2009

Mon rhododendron éclate de vanité à la fenêtre. On lui pardonnera, c’est une fois par an et seulement durant une quinzaine.

Rayon librairie

vendredi 1er mai 2009

En cette époque quantitative si avide de best-sellers, de livres à sujets qui vous abêtissent, vous écarquillent l’entendement (les journaux s’en délectent), il serait peut-être bon d’aller voir du côté des ouvrages qui se faufilent silencieusement dans la cohue des titres. Ceux-là, romans, essais, poèmes, je les repère assez vite à cause du secret de leurs phrases, de la confidence chuchotée reportée de chapitre en chapitre. On entre dans un monde qui vous habite longtemps les yeux. Cela, pour moi, la littérature.

Avez-vous lu George Borrow ? Lavengro, par exemple , le maître des mots , édité par le remarquable éditeur qu’est José Corti, ou

La phrase embarrassée du comte Philippe de Ségur qui fut de l’Académie

jeudi 30 mars 2009

C’est la vieille main du hasard qui m’a fait remonter du fin fond de ma bibliothèque cet antique volume de la collection Nelson (petit éditeur d’autrefois au 189 rue Saint-Jacques) intitulé Un aide de camp de Napoléon de 1800 à 1812. Le comte Philippe de Ségur, sans doute parvenu à un grand âge, y romance sa vie. On y entend les bruits de botte des guerres de Bonaparte auprès duquel il est vite affecté comme officier d’ordonnance et aussi les rumeurs lointaines de la Révolution. Je suis arrivé à la page 112 et ce qui fait le charme de ces Mémoires c’est

Humeur

lundi 27 février 2009

Où ai-je lu récemment, dans quel journal, qu’un colloque allait se tenir sur la mort de la littérature où étaient conviés trente écrivains, j’allais dire survivants, pour analyser, j’imagine, le dernier souffle de la pauvrette, le roman de son ultime soupir, que sais-je encore ?

Les bras m’en tombent, j’en reste confondu ! Un tel colloque après décès, alors que la littérature c’est la vie même, ses

Quelques lignes après une forte grippe

lundi 9 février 2009

Comment je lis ? Comme j’avance en moi-même, communément, malaisément, heureusement, guidé par le livre que je viens d’ouvrir. Si ce sont les Essais du génial Montaigne, mes songes vite accompagnent ses songes, sauf qu’à le suivre ainsi syllabe après syllabe je me tiens discrètement en retrait. Son propos est si vif qu’il m’ouvre vite la chambrée obscure de mon être. Qu’importe ce

Lire à porte perdue, recherche des points d´extase

28 décembre 2008

C’est chez Balzac. Pour celle et ceux qui connaissent Paris, du côté de la rue de Fleurus. Pas si loin que ça du Luxembourg. Comment mieux vous expliquer ? J’ai pris l’habitude de m’introduire de nuit (car la lecture est une nuit à qui sait lire à tâtons) chez le maître de La Comédie humaine, non pour dérober quoi que ce soit mais pour m’imprégner de ces épousailles secrètes des

Voyages

lundi 24 novembre 2008

J’arrive de Valognes, de chez Barbey d’Aurevilly dont j’aime la phrase de noctambule du jour. On sent qu’il écrit comme on sort tard, que midi chez lui sonne les douze coups de minuit, qu’à lire Les Diaboliques, Le Chevalier des Touches, L’Ensorcelée on entre dans un univers qui

Michel Chaillou