Archives de l’auteur

Lecture-Concert-Exposition à la bibliothèque de l’Arsenal

15 juin 2015, hommage à Michel Chaillou

En prolongement du colloque d’Angers, le 15 juin 2015, jour où Michel Chaillou aurait fêté ses 85 ans, vous êtes invités à le retrouver dans le Grand Salon de la bibliothèque de l’Arsenal. Pendant une heure et demie (entre 18h30 et 20h), il sera proposé un parcours à travers son œuvre,

Michel Chaillou dans Triages

juin 2015

Les vies imaginaires des voix. Sous ce titre, Serge Martin, universitaire et poète, ouvre un dossier Michel Chaillou dans Triages, la revue littéraire et artistique (« à parution annuelle mais néanmoins aléatoire ») de Tarabuste Editions. Dans la

Colloque à l’Université d’Angers

28 et 29 mai 2015

Michel Chaillou : une écriture en parcours

Colloque organisé par Pauline Bruley de l’Université d’Angers, CERIEC (EA 922), en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire, l’Université du Littoral-Côte d’Opale, et avec les Lyriades de la langue française.

Entretien et digressions

Digressions

Lire la note (datée du 22 août) me concernant, et tous les autres propos du blog.

Extrait du Magazine des livres, juillet-août 2009

Vingt-cinq livres plus tard, Michel Chaillou poursuit inlassablement sa quête du temps, une recherche qui n’a rien de nostaligique. De ses phrases affleure un parfum entêtant, enivrant, qui flotte encore, longtemps après avoir refermé le livre. Grand prix 2007 de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre, Michel Chaillou revendique le démodé, qui n’est autre que « la façon dont le temps s’habille ». Mais que l’on ne s’y trompe pas : démodé ne veut pas dire hors du temps. Chez Chaillou le style est constamment réinventé. Une forme de modernisme qui fait de lui un grand classique.

Quel est le rôle de la mémoire dans votre oeuvre ?

Important dans mes récits à caractère autobiographique, moindre dans les autres ouvrages où c’est plutôt une sorte d’imagination du passé, d’un passé qui ne m’appartient pas, que j’essaie de ressusciter

Lire la suite dans le Magazine des livres n° 18

Une étude de François Bon

Michel ChaillouDigression majeureMichel Chaillou n’a décidément pas changé. Rien, ni ses livres.C’est la syntaxe, qui le définit, et une façon de marcher – en langue, s’entend. C’est un promeneur : et toujours le même jardin quasiment à l’identique, mais où il déploie une fois de plus toute la littérature appelée, ses âges, ses pilotes (d’autres qui lui ressemblent).Ce n’est pas son premier livre où transparaît son expérience poitevine.Ce qu’on retrouve, dans les ombres : la mère, le Maroc,la guerre, la bibliothèque du grand-père, le vague écho manouche, les ciels d’ouest et l’art même de parler, les recoins obscurs d’une honte non sienne, mais jamais complètement finie d’être vidée, et sans laquelle il n’yaurait pas eu ce chemin qu’il a fait.La Gartempe traverse cette petite ville dont il parle,et qu’il nomme Montauvert, comme il y a un diable Vauvert. Est-ce que la force d’une histoire tient au fait qu’on reconnaisse une ville pour nôtre ? Oui, quand on a eu son adolescence ici, on ne lira pas Chaillou comme on aime, en littérature, s’en aller dans ces villes inventées, qu’elles soient celles d’Italo Calvino (Les villes invisibles) ou d’Hermann Hesse (Steppenwolf, avec le même genre de solitaire tenant journal) ou même comme Jean-Christophe Bailly avait construit son Olonne. Lycée Camille-Guérin, Poitiers, 1970 : dans ma classe d’internes, nous venions de Civray, Loudun, Saint-Maixent, Thouars… Autant de villes disposant encore de leur pleine structure complexe, d’une hiérarchie sociale aussi stable que ces vieux bâtiments qui en faisaient, souvent autour du noyau féodal, les ombres et élévations très secrètes qui servaient de lycée, de tribunal d’instance, ou que la mairie avait pu reconvertiren bibliothèque ou écoles de musique.Ce sont ces villes que la Ford Anglia du jeune enseignant ayant pris chambre à Poitiers, mais muté ici ou là, ressuscite, et nous les reconnaissons : si cela s’était appelé Montmorillon, par exemple, cela n’aurait été que Montmorillon, et non pas ce partout et nulle part qui est nous, et le hasard de notre histoire. J’aurais sans doute lu autrement ce roman de Michel Chaillou s’il s’était passé dans le Cotentin (magnifique Indigne Indigo en 2000), ou ces expéditions en voiture dans les fins fonds de France, où c’est chaque fois la littérature qu’on croise (La France fugitive, Fayard,1998, ou en poche).Mais pour nous, qui le connaissons,qui lui avons dette, Michel Chaillou n’est pas seulement un écrivain, ou bien, ce qu’il est comme écrivain, nous le projetons plus loin que le livre. «J’arrivais d’Algérie, de la guerre.»

Ce qu’il nous a apporté, c’est un déplacement de frontière. Elle est fine, impalpable : la littérature est toujours née de la littérature. Il n’y a pas de conquête possible au présent de cette simplicité d’une histoire, de ce mystère du rythme d’une prose si on ne va pas l’éduquer ou le former dans la singularité multiple qui est celle de la totalité d’une langue. Par exemple, si j’étais Michel Chaillou parlant – comme il le fait, improvisant, ayant apporté dans sa tête trois ou quatre souvenirs de livres et vous parlant deux heures avec cela –, je vous dirais par coeur la phrase suivante, sans effort, juste pour l’avoir lue et reconnue : J’arrivais d’Algérie, de la guerre. J’enseignais les lettre dans un vieux lycée pacifique à Montauvert, modeste bourgade poitevine que peuple une pauvre rivière moitié torrent qui irriguait aussi mes pensées.

Et je vous parlerais de cette mince virgule, dans le six-trois de la première phrase, et comment le mot guerre vient ronger non pas l’Algérie, probablement, mais le je initial. Et puis, dans cette phrase qui nous amène à Montauvert, qu’on découvrira sur la Gartempe, je vous signalerai comme en passant le long et doux adjectif pacifique, mais appliqué au lycée, et non la phrase qui brosse la ville comme d’une aquarelle suspendue, et sans ce déport il n’y aurait pas la liberté de résonance que prend, tout à la fin, ce mot pensées.

Combien de fois je l’ai entendu, Michel Chaillou, dans ses improvisations de conteur ? Au point que parfois elles me cachaient l’auteur : il me fallait cette présence de visage et de gestes (les mains parlantes de Chaillou) et je ne saurais jamais rouvrir par exemple le Grand Meaulnes sans que me revienne sa voix, une fois, sur«pourquoi trois, mais pourquoi trois ?» dans la phrase d’Alain-Fournier : le mystère des trois greniers. Sauf que cette strate inexplicable, parfois incohérente, signe seule les grands ouvrages, les grandes syntaxes, même dans cette chose si commune que doit être la littérature: mise en partage de ce qui nous est commun, et son interrogation devant le temps.

Un marcheur de la littérature

Le mot donc d’improvisation, pour Michel Chaillou,comme qualifiant aussi cette geste narrative quideviendra notre propre marche dans l’ouvrage, sesallers-retours et ses portraits de profs comme pris dujour, attachés à leur tâche de tous les jours et rêvantcomme un autre. Ou l’étrangeté de cette Finlandaise dans un jardin de Niort un soir de lune, et que finalement c’est de grammaire latine (mais pas seulement quand même) qu’on s’explique.

Chaillou est un marcheur de la littérature, c’est elle que d’abord il arpente. Lisez donc, si vous le trouvez,son Petit guide pédestre de la littérature (écrit avec sa compagne, Michèle – et republié chez Fayard en 2000 sous un titre que j’aime moins : La Fleur des rues). Et c’est ce «sentiment géographique» (titre d’un de ses premiers livres, en 1976), le rêve des livres emportant la déambulation réelle qui crée, d’une chose aussi simple que ranger la Ford Anglia et grimper à la chambre louée dans le vieux Poitiers, cette convocation de l’imaginaire qui nous permet que la lecture soit roman. Dans ce passage,par exemple, je l’entends d’avance, le Michel (maisi l ne commente pas ses propres livres, il vous citerait Barbey d’Aurevilly ou mille autres), vous attrapant par le bras, et chuchotant de façon à ce qu’on l’entende depuisle trottoir d’en face : «Mais comment le mot secret, àcet endroit-là, entraîne tout le paragraphe ? Essaye de leplacer n’importe où ailleurs et tu verras…»

Pour gagner mon chez-moi, il fallait d’abord pénétrerl e garage et, parmi les odeurs d’huile et d’essence, les mille bruits toujours râleurs des moteurs à explosion, emprunter tout de suite à main droite un escalier secret, quasi dérobé jusqu’au premier étage à paillasson où chancelait ma porte qui fermait mal. La pièce était vaste, tapissée d’un papier peint usagé dont j’ai perdu les figures, toutes mythologiques me semble-t-il. La chasse au cerf devait dater de plusieurs siècles, car le hallali avait manifestement gagné le papier, déchiré parle temps plutôt que par la meute à moitié effacée des chiens hurleurs. Je n’aperçois plus le coin lavabo.

Alors oubliez que ce livre roule, en Ford Anglia, sur des routes que nous reconnaissons : le monde de l’après-guerre d’Algérie n’est plus depuis longtemps. On a mis nos supermarchés et nos rocades à la place, et construitdes lycées neufs. Mais laissez-vous prendre à ce qui,chez Chaillou, sera toujours l’impossibilité du roman ordinaire : les événements, des livres. Les labyrinthes, des bibliothèques. Les adultères, les traversées du temps. Les personnages : pas forcément ceux qu’il vous montre, mais tant de fantômes qui viennent, amusés,lire sur son épaule.

(L’actualité Poitou-Charentes, avril-mai-juin 2009, n°84)

(Lire aussi l’article sur Remue-Net)

Collège Vaserman – feuilleton

Radio

L’adaptation du Collège Vaserman mon roman théâtral, sur France Culture. Un feuilleton en dix épisodes. avec Claude Pieplu dans le rôle du pédagogue, Anne Kreis, Leila Bakhtiar, Gilles Gabay, Vincent Grass… et bien d’autres comédiens. Bruitage : Caroline Ledoux. Réalisation : Jean Couturier.

Descendre la Volga ou le voyage immobile

Radio

Une improvisation en direct sur France Culture, du 31 août au 4 septembre 1992. Réalisation Jean Couturier .

De la source du fleuve à son embouchure, à chaque escale montent des passagers d’époques différentes et cela s’achève par aujourd’hui et un colloque avec les saumons de la Caspienne.

A propos de ce voyage sur les ondes, lire l’entretien avec Laetitia Legay intitulé "l’écriture radiophonique est comme un campement nomade" (La lettre de Radio France, été 1992).

La France en zigzag

Radio

Une balade, l’été, sur France Culture. J’étais parti d’un texte d’un négociant suisse anonyme d’environ 20 pages. J’en sélectionnais un passage, une ou deux phrases, et je le dilatais le temps de l’émission.

Michel Chaillou, rêveur de mots

Avril 2015

C’est le titre de l’article que la revue Chroniques de la Bibliothèque nationale de France consacre à l’écrivain dans son dernier numéro d’avril-juin 2015, à travers une interview de sa femme Michèle.

Michel Chaillou