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L’Ecoute intérieure

Interrogé par un romancier plus jeune, Jean Védrines, Michel Chaillou s'efforce de penser tout haut ce qu'est pour lui la littérature. Les événements de sa biographie vus à la lumière des livres, lus et écrits.

Fayard 2007

Le Monde (Robert Solé )

Michel Chaillou entre Thésée et le Minotaure

Michel Chaillou n’est pas un auteur de best-sellers. « J’ai tendance à vouloir écrire des livres désuets et démodés », affirme ce dissident paisible de 77 ans, qui a reçu jeudi 29 novembre le Grand prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son oeuvre. Avec la complicité d’un auteur plus jeune, Jean Védrines, il nous propose une passionnante autobiographie intellectuelle. (30 novembre 2007)

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Libération

Michel Chaillou n’est pas seulement un écrivain , c’est un extraordinaire narrateur, un improvisateur qui ne pouvait manquer de sacrifier au livre d’entretiens (ici hélas, sans CD). L’Ecoute intérieure est à l’image de l’auteur un livre généreux, allumé, plus digressif qu’un roman picaresque, ponctué de ces moments de grâce funambulesque où Chaillou se souvient, revisite sa bibliothèque, invente ou parle sa vie, dit sa littérature. Enfances chaotiques, débuts dans la grande collection « le Chemin » de Georges Lambrichs, mais aussi l’enseignement, les films pour la télévision scolaire, les amitiés. La vie de Chaillou s’éclaire toujours de multiples échos dans l’imaginaire et les rêves. Une vie du XXe siècle, mais où l’on croise autant les poètes crottés de l’ancien régime, Sade ou les Vies des Saints que Roland Barthes, Jean-Loup Trassard, Michel Ragon, Jacques Roubaud et toute la modernité dont Chaillou a donné une précieuse version hétérodoxe, celle d’un rare « esprit chimérique ».(22 novembre 2007)

Bibliobs (Joseph Vebret)

Michon/Chaillou, même combat

Que de similitudes entre Pierre Michon et Michel Chaillou […] Tous deux se livrent sur leur travail d’écrivains, les rencontres qui ont orienté leur vie, les lectures qui les ont façonnés et leur conception de la littérature, au travers d’entretiens bien plus autobiographiques qu’il n’y paraît de prime abord. Deux livres qui se complètent, deux auteurs qui se répondent sans s’être concertés. Moments magiques.

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Nouvel Ouest (Jean-Yves Paumier)

Michel Chaillou, le nouvel Enchanteur

[…] Depuis bientôt quarante ans, Michel Chaillou régale ses lecteurs de romans à part, « champs perdus dans les choses du monde » selon sa si jolie formule. (octobre 2007, n° 141)

Presse Océan (Stéphane Pajot)

Michel Chaillou, écrivain : « A Nantes, je marche dans ma mémoire »

C’est un « arrangeur d’échos », un de ceux qui aiment « dire et raconter ». (25 octobre 2007)

 

Ouest France (Daniel Morvan)

Michel Chaillou, aristocrate et gitan

Il écrit comme l’enfant attend sa mère, seul dans sa chambre. Le style a quelque chose d’une ombre blanche qui apparaît après minuit et qui se glisse dans le noir. (27 septembre 2007)

 

CCAS infos (Vincent Roy)

Michel Chaillou, itinéraire d’un écrivain

Pour Chaillou, seul le style forme l’écrivain, il n’a pas d’informations à transmettre, mais une matière, un air, une chanson, un ciel, une terre à révéler. (mai 2008, pp.42-43)

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Virginité

Une jeune fille de 20 ans, Marie Logeais, se confie à son cahier vert. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, en Vendée. Arrivera-t-elle à échapper à son village, au bocage qui l'oppresse, à sa modeste condition, pour enfin vivre comme elle l'entend ?

roman, Fayard 2007

Valeurs actuelles (Bruno de Cessole)

Chronique d’une vie provinciale

Les figures de proue de l’Histoire, les personnalités au relief puissamment sculpté, offrent au romancier un tremplin commode. Rien de plus aisé que de dévider le fil de la pelote, et, si besoin est, de combler les trous de ces biographies pleines de bruit et de fureur. C’est une toute autre affaire que de se pencher sur la vie des anonymes, des « gens de peu », qui n’ont laissé que des empreintes ténues et fugaces.Par inclination, Michel Chaillou s’est toujours intéressé à ces figures dites subalternes, mais riches d’humanité […]. Virginité, sa nouvelle fiction, ne dément point ce penchant. La destinée qu’elle explore est celle d’une modeste villageoise du siècle passé, Marie Logeais, une Vendéenne du bocage, dont il a supposé la vie à partir de quelques papiers de famille[…].L’anecdote, l’intrigue comptent peu dans cette chronique provinciale, cette exploration d’une âme que déroule Michel Chaillou avec délicatesse et pudeur. […]

A sa manière Virginité évoque les portraits de Vermeer, à la fois mystérieux et limpides, et d’une simplicité qui est le comble de l’art.

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

En héritage lointain 

[…] Véritable récit d’une émancipation, d’une liberté conquise par une scandaleuse qui s’était reconnue dans le combat des chouans. Mais aussi autoportrait masqué de lui-même, tracé en creux dans les mots prêtés à une jeune femme. A son image, l’écrivain ne vit « pas assez à l’endroit », se trouve « éparpillé », jette sur le papier sa « provision de mots » et se signale par ses « exubérances verbales ».

C’est assurément l’un de ses plus beaux romans que nous offre aujourd’hui Michel Chaillou. Porté par une écriture puissante et fluide. En même temps portrait superbe d’une révoltée, tableau pénétrant d’un temps et d’un milieu, enfin affrontement avec une histoire dans laquelle la liberté ne pouvait trouver son camp. L’une de ses plus éclatantes réussites, sans le moindre doute. (5 juillet 2007)

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Magazine littéraire (Vincent Roy)

Marie Noire, Marie Blanche, cette fille superbement libre est insaisissable : Virginité est le roman fort et ample de sa vie qui « souffrait d’une trop grande proximité de la forêt, du jeu de ses ombres qui se poursuivent jusque dans sa lumière. »

Nouvel Ouest

Dans une quête permanente de ses origines, Michel Chaillou fait un pas de plus vers cette Vendée qui est, dit-il, comme la littérature « du domaine du secret et de la confidence. Les deux sont faites pour s’entendre, aux deux sens du terme. » Avec toujours cet amour des mots, ceux-là même qui élèvent Marie pour « envoyer son esprit par delà les marais et les maris de Vendée »

Culturofil

Étrange héroïne que cette enfant de campagne, blonde farouche aux yeux noirs qui, en cette fin de 19e siècle, laisse son ennui et sa révolte de fille à marier s’épanouir sourdement, à l’abri du bocage et de ses murs d’arbres enlacés. Elle est la narratrice de ce récit à part, à l’instar de ceux dont Michel Chaillou sait nous combler. […] Avec Virginité, Michel Chaillou prend le risque de laisser courir les mots, incitant chacun à suivre les détours de ce texte aux replis infiniment romanesques et poétiques, sans craindre de s’y égarer. (juin 2007)

le Blog

Place publique (Thierry Guidet)

Virginité est un roman totalement romanesque et qui s’assume comme tel, lorgnant du côté des Hauts du Hurlevent. […] Et si Virginité n’était qu’une des pièces d’une machine infernale bricolée par l’artificier Chaillou ? (juillet-août 2007)

Vient de paraître (Pierre-Dominique Parent)

Chaque roman de Michel Chaillou plonge le lecteur dans des univers très différents où les observations les plus concrètes s’associent à des sensations exprimées poétiquement. Virginité, son dernier roman est fidèle à l’art de ce mélange subtil. Ici, la vision de l’auteur-historien (de la Vendée) se marie avec celle du poète épris d’un village ingrat livré à la solitude et au silence troublé par le tournoiement du vent. (octobre 2007)

Enfin …

On peut m’entendre présenter le roman sur le site Passion du livre, dans la rubrique « le message sonore »

Sur le site de Mobilis (Jean-Luc Jaunet)

Virginité, la Vendée secrète de Michel Chaillou

Le compte rendu du livre au pays de Marie Logeais. (31 janvier 2017) Lire l’article

Virginité

roman, Fayard 2007

Une jeune fille de 20 ans, Marie Logeais, se confie à son cahier vert. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, en Vendée. Arrivera-t-elle à échapper à son village, au bocage qui l’oppresse, à sa modeste condition, pour enfin vivre comme elle l’entend ?

L’Ecoute intérieure

9 entretiens sur la littérature avec Jean Védrines, Fayard 2007

Interrogé par un romancier plus jeune, Jean Védrines, Michel Chaillou s’efforce de penser tout haut ce qu’est pour lui la littérature. Les événements de sa biographie vus à la lumière des livres, lus et écrits.

La preuve par le chien

Claude et Claudine Maresquier, partent un été en vacances à Guernesey, l'île qui accueillit Victor Hugo et bannit les chiens. Ils ne donnent bientôt plus de leurs nouvelles ...

Prix de la ville de Rennes 2006

Fayard 2005

Le Monde des livres (Gérard Meudal)

Trois couples de touristes disparaissent après avoir tous séjourné dans le même hôtel de Guernesey. Mais ont-ils vraiment disparu ? On retrouve bien des traces et même la preuve promise par le titre, mais l’ enquête consiste moins à résoudre des mystères qu’à poser les questions justes ; celle du temps qui passe et nous use dans la scandaleuse indifférence du monde qui nous entoure ; celle du sens qu’il faut bien essayer de donner à l’étrange condition humaine. Sous le double patronage de Saturne le mélancolique et de Victor Hugo, le visionnaire, Michel Chaillou entraîne son lecteur dans de captivantes pérégrinations qui passent insensiblement du journal intime au pseudo-roman policier, de l’inquiétude métaphysique à l’humour. (23 décembre 2005)

La Croix (Dominique Gerbaud)

La malheur ne vient pas toujours de la mer …

[…] Avec Michel Chaillou, il ne faut pas être pressé. Il prend le temps de batifoler dans les mots avant d’entrer dans l’histoire. C’est sa richesse et son talent. La Preuve par le chien n’est pas un roman qu’on avale, mais qu’on déguste. On se délecte avec cette littérature du détail, cette dentelle de phrases avant d’entrer dans l’énigme.

[…] Un ancien policier du Quai des Orfèvres, venu enquêter sur ces disparitions à répétition, n’y voit pas plus clair. S’il n’y a pas eu noyade, si le malheur ne vient pas de la mer, où doit-il chercher la clé ? Il nous conduit sur une autre piste, cette « preuve par le chien », un cabot errant qui mènera peut-être le policier aux égarés. A moins que le chien ne soit qu’un nouveau prétexte. Prétexe pour un superbe détour, dans cette superbe écriture de Michel Chaillou. (jeudi 15 septembre 2005)

Libération (Jean-Didier Wagneur)

Auprès de ma brume

La Preuve par le chien est un roman policier où Michel Chaillou prend « ses rêves en filature ». C’est quasiment une autobiographie intellectuelle.Il y témoigne de son inquiétude maladive « à propos de tout et de rien », y fait entendre son éloquence singulière qui entretient sa passion des langues secrètes qu’il vit « à livre ouvert », telle le guernesiais patois aglo-français où chien se dit « Tchian ». Il aime surtout, à la limite de la pathologie, ne jamais se faire enfermer par une histoire. il embrouille poétiquement la police, réduit le connu à l’inconnu et convoque la littérature pour une audition au Quai des Orfèvres. Chaillou est un surnaturaliste qui « flaire constamment d’autres mondes enchâssés dans le nôtre », un véritable prestidigitateur, rien dans les mains, mais en l’occurence, tout dans la Manche. (jeudi 20 octobre 2005)

Valeurs Actuelles (Jean Védrines)

La vérité sort du whisky

On a toujours double plaisir à lire un roman de Michel Chaillou: on y retrouve sa voix singulière, sa prose de plein vent, rythmée, lyrique; et on a la joie de regarder d’un oeil neuf les paysages, les choses, les ombres familières qui nous entourent, dont Chaillou sait montrer ce qu’il nomme la « perspective négligée », la splendeur oubliée, heureuse.

[…] Du whisky, un chien, une brocante : à ces conditions, l’île de Guernezey devient vraiment possible. Mais à l’inverse d’une autre île chère à Houellebecq, cette terre-ci propose une chasse au bonheur, la promenade élégante d’un auteur qui chérit ses doutes et ses incertitudes. Michel Chaillou est un écrivain-inventeur; ses forgeries, ses visions, ses mots neufs nous gardent de la laideur et du désenchantement du monde. (21 octobre 2005)

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

La langue désamarrée

[…] On ne s’étonnera pas qu’outre Hauteville House et son savant désordre une boutique de bric-à-brac soit l’un des lieux les plus fréquentés par les figures du roman. C’est en effet son art poétique que Michel Chaillou met ici en scène. La divagation, le « parler trop à côté », le plaisir de l’image sans limite, le goût pour les associations incongrues, la dilection pour les voisinages intempestifs, dans un permanent ressac de la parole. Les mots roulés comme galets, à n’en plus finir .

Le promeneur multiple de Guernesey se trouve également conduit à évoquer Fontenelle, vieux maître d’une prose rigoureuse à finalité scientifique, et Doyle, dont une passe mystérieuse porte le nom. Affichant par là sa volonté de libre circulation, dans toute la littérature et dans toute la langue. Cela même qui paradoxalement le porte à se tenir sur les marges, quand on prétend présenter un réalisme à l’écriture plate comme le détachement aujourd’hui le plus avancé de la littérature.(3 novembre 2005)

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Nouvel Ouest (Jean-Yves Paumier)

Tribulations d’un professeur de lettres à Guernesey

Avec ce nouvel ouvrage, Michel Chaillou poursuit inlassablement une oeuvre étonnante, guidé par les idées et les mots qui surviennent « terminaisons nerveuses de mots invisibles ». (10 octobre 2005)

Le bulletin des lettres

Une énorme énigme, comparable à l’énigme du monde, ne se résout pas autrement que comme l’énigme de l’énigme que l’on suit passionnément jusqu’au dernier paragraphe. Comment une île comme Guernesey, même sous le patronage de « VH », peut-elle susciter et recéler tant d’ingéniosité narrative et verbale ? (janvier 2006)


radio

  • 4 octobre 2005, invité par Pascale Casanova dans Les mardis littéraires de France Culture.
  • 26 octobre 2005, invité par Alain Veinstein dans Du jour au lendemain sur France Culture

 

La preuve par le chien

roman, Fayard 2005

Claude et Claudine Maresquier, partent un été en vacances à Guernesey, l’île qui accueillit Victor Hugo et bannit les chiens. Ils ne donnent bientôt plus de leurs nouvelles …

Prix de la ville de Rennes 2006

1945

récit, Seuil 2004

Une enfance occupée par l’armée allemande. Des années d’effroi où, à la suite de sa mère, l’auteur de ce récit, alors dans son plus jeune âge, pactise à son insu avec l’ennemi.

Prix Breizh 2006, Prix Ouest 2006, Prix des audiolecteurs 2007.

1945

Une enfance occupée par l'armée allemande. Des années d'effroi où, à la suite de sa mère, l'auteur de ce récit, alors dans son plus jeune âge, pactise à son insu avec l'ennemi.

Prix Breizh 2006, Prix Ouest 2006, Prix des audiolecteurs 2007.

récit, Seuil, 2004

Le Figaro littéraire (Angelo Rinaldi)

Maman aime les blonds

«Je couche avec un soldat allemand.» Ne croirait-on pas la première phrase d’une confession de Mlle Arletty ? Qui s’exprime ainsi d’entrée est un écrivain se rappelant le gamin qu’il fut ; en proie à des terreurs nocturnes, […] On ne relira plus ses ouvrages précédents sans entendre leur battement sourd [des souvenirs], ni constater, une fois encore, qu’une douleur est toujours à la source d’une oeuvre de qualité. Qu’elle va se déguisant de livre en livre jusqu’au jour où, parvenu en des parages testamentaires, on crache enfin le morceau, au terme d’un «porte-à-porte avec les ombres».

[…] Les pages de M. Chaillou ont la rousseur des feuilles qui se détachent de l’arbre. Elles recouvrent l’enfant qu’il fut, et que nous sommes tous sous la défroque et les grimaces de l’adulte, jamais consolé de rien, à l’approche de la nuit. (12 février 2004)

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

L’année zéro

Entre autobiographie et autofiction, Michel Chaillou construit depuis bientôt quatre décennies une oeuvre portée par un bousculement de mots. Un déferlement d’une rare longévité, qui paraît loin encore de vouloir s’épuiser. Une manière d’anti-minimalisme, presque de trop-plein, dont 1945 permet de mieux comprendre l’origine. L’écrivain rassemble en effet dans ce dernier récit ce qu’il avait tenu jusqu’à présent dispersé. Il s’écarte du genre romanesque, de ses coups de pouce petits et grands au réel, pour évoquer l’épisode sans doute fondateur de son écriture. On aura compris que ce texte inspiré et superbe nous offre quelques précieuses clés, en même temps qu’il nous propose quelques vues saisissantes de l’occupation et de l’immédiat après-guerre.

[…] Avec aussi une manière de gravité nouvelle, un aspect moins joueur de mots que dans les précédents textes, même si le flot ne s’est pas tari. Du coup un nouvel équilibre s’installe. Si la virtuosité incontestablement demeure, le récit gagne en ampleur et en densité. Comme si ce livre de l’ » année zéro  » de Michel Chaillou était également son grand livre de la maturité. Restituant les turbulences d’un temps et des êtres qui l’habitèrent, avec pour seul principe d’en approcher au plus près la vérité. (11 mars 2004)

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Magazine Littéraire

Chaillou est un remarquable metteur en scène. Il braque les projecteurs du souvenir – lumières et ténèbres d’une période en noir et blanc où alternent les peurs et des joies d’autant plus prisées qu’elles sont extirpées d’un quotidien menaçant – sur l’âme d’un garçon bousculé par les siens, par l’Histoire, mais qui reste vindicatif, hypersensible et débrouillard. Capable d’affronter les événements à sa manière de poète victorieux. Le temps des guerres est aussi celui des découvertes. (sélection d’avril 2004)

Le Temps (Isabelle Martin)

La vie en 1945

Après l’enfance nantaise de La Croyance des voleurs, l’adolescence marocaine de Mémoires de Melle, les études à Poitiers de La Vie privée du désert, voici le quatrième livre où Michel Chaillou, alias Samuel Canoby (son double, à qui 1945 est dédié), raconte sa vie : en 1993, il définissait ce projet comme «une épopée des gueux, un grand remuement confus suivant une ligne autobiographique avec beaucoup de fantaisie. Car pour moi, «je» est une foule». (15 mars 2004)

Témoignage Chrétien

En se retournant avec tendresse vers cette jeune femme qui se blottissait contre lui autrefois sur le sable, en retrouvant ses pays de Loire, sa Bretagne enfuie et le petit peuple des siens […] Michel Chaillou accomplit un doux devoir de mémoire. Et réussit un merveilleux livre. (25 mars 2004)

La revue des deux mondes (Francine de Martinoir)

Ses livres sont comme autant de lettres d’amour à sa mère, de demandes de pardon et, dans ce dernier, passe, en un même mouvement vers la mer et l’aventure, loin des groupes humains qui font peur au narrateur, le frémissement qui bouscule la vision ordinaire des choses et donne naissance à l’écriture. (mars 2004)

Le devoir (Guylaine Massoutre)

Michel Chaillou, un esprit libre

Michel Chaillou livre, avec 1945, un important morceau du puzzle de son oeuvre. Cette Libération, il fallait qu’elle soit aussi un pan de sa vie, le contraire d’un prétexte ou d’un alibi. Quelque chose qui n’arrive pas qu’aux autres. Une «recouvrance». Ce mot ancien, médité par Chaillou, rime avec «endurance», «tolérance», «espérance» et leurs contraires. (3 avril 2004)

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Nouvel Ouest (Jean-Yves Paumier)

Malgré la gravité du temps et la complexité des situations, ce récit est un nouveau vagabondage littéraire qui se lit comme un véritable roman et qui offre une petite gourmandise de mots justes. Un livre lumineux et fluide qui touche le coeur. (août 2004)

Nice-Matin (Laure Bruyas)

Les phrases, belles étourdies, se noient dans ce roman expiatoire. Les mots baguenaudent entre ombre et lumière, racontent le battement d’une aile de libellule, les allures débraillées du soleil au petit matin, l’infime et l’infâme […] Ce long murmure sur 261 pages danse sur presque rien. Et pourtant, il dit presque tout. (7 mars 2004)

lelittéraire.com (Frédéric Grolleau)

On n’est plus comme à l’accoutumée sur l’étroite crête qui sépare tout en les reliant autobiographie et autofiction, mais sur la pente abrupte d’un poétique compte à rebours des origines. Qui est aussi un retour sur les commencements de la mémoire. Incontestablement, un livre de la maturité. Donc un grand livre.

 

Le Matamore ébouriffé

L'enfance et la jeunesse de Mirabeau. Un roman de la bravoure, à une époque où la France change de visage.

roman, Fayard 2002

Le Monde (Josyane Savigneau)

Michel Chaillou, entre rêve et passion

Michel Chaillou est un rêveur éveillé, un promeneur fou de littérature, un passionné, un curieux, un bienveillant égaré dans une méchante époque de repli, d’invectives, d’agressions et de haines ressassées. Il la regarde, cette époque, avec l’étonnement de celui qui ne comprend pas comment on en est arrivé là, pensant que « la méchanceté est toujours une étroitesse de l’intelligence ». Par bonheur il est écrivain, alors il peut fuir à son gré. Et il ne s’en prive pas, depuis son premier roman, Jonathamour (« Folio », Gallimard, n°2244) – paru il y a presque trente-cinq ans, en 1968, grâce à Georges Lambrichs, auquel Chaillou voue une reconnaissance émue – jusqu’à ce Matamore ébouriffé, son dix-neuvième livre, cinq cents pages sur Mirabeau, ou plutôt autour de Mirabeau. (1er novembre 2002)

Livres Hebdo (Jean-Claude Perrier)

Chaillou, le griot blanc

Il a beau être né à Nantes en 1930 Michel Chaillou pourrait être un griot africain. Il en a la faconde, et la même maîtrise du verbe. ( 21 juin 2002)

Télé Z (Bruno d’Epenoux)

L’important dans son histoire tient aussi à cette fin du XVIIIe siècle, au Binon, village du Gâtinais, décrite dans une fresque remplie de détails. De ce temps-là, de ses premières années comme de la lignée éclatante de ses ancêtres tous présents ici, est sorti Mirabeau devenu par la plume d’un écrivain inspiré et même hanté un formidable personnage de roman. (31 août-6 septembre 2002)

Le Parisien

L’érudition du professeur Chaillou

Michel Chailou a-t-il réussi l’impossible ? Ne pas écraser son héros sous une telle masse d’anecdotes ? Sans ses connaissances, pourrait-on justifier le titre, aussi laid que le personnage qu’il désigne ? Qu’importe ! A la longue on s’habitue à cette verve débordante et l’on y prend même un certain plaisir. (31 août 2002)

Madame Figaro (Evelyne Lever)

Ah, le beau titre ! Il colle comme un gant à ce génie de la parole que fut Mirabeau. N’allons pourtant pas nous figurer que Michel Chaillou a pris la plume pour conter la romanesque existence du tribun. Ce serait trop facile. Il a choisi de réinventer le journalisme d’investigation en imaginant qu’un fonctionnaire du Directoire vient recueillir les souvenirs des villageois qui ont connu les jeunes années de son héros et qui, plus tard, ont tout simplement entendu parler de lui. On descend ainsi dans la France profonde. […] Recréer de toutes pièces le parler populaire de la fin du XVIIIe, mettre poétiquement en scène l’étrange interprétation des souvenirs : voilà le défi qu’a relevé Michel Chaillou. Ebouriffant ! (14 septembre 2002)

Le Nouvel Observateur (Bernard Geniès)

Mirabeau, l’homme de feu

Pour mener à bien son entreprise de déconstruction -reconstruction -, Michel Chaillou a pris ses aises, déployant une langue riche et précieuse, frôlant le gouffre du lyrisme sans jamais y chuter. Sous sa plume, Mirabeau, enfant surgi de la tourbe, élevé dans une forge, devient homme de fer et de feu. A l’évidence, Chaillou se délecte. Il multiplie les chausse-trapes, aiguise les suspenses. Ingénu, ironique, espiègle, il livre au lecteur un grand roman, furieux, étincelant. (29 août au 4 septembre 2002)

La Provence (Jérôme Garcin)

Enfin, de la grande Histoire !

Autour de la légende, Michel Chaillou fait entendre le choeur des humbles oubliés par l’Histoire; Orchestré avec une verve à laquelle nous a habitué l’auteur de Domestique chez Montaigne et de La France fugitive, Le Matamore Ebourrifé n’est pas seulement un portrait en creux de Mirabeau,c’est aussi une fresque où l’on comprend, en la contemplant, comment se fonde, se fabrique un destin national. (15 septembre 2002)

La Croix (Dominique Gerbaud)

Une enquête buissonnière sur Mirabeau Le lecteur a le sentiment de gambader dans la petite et la grande histoire. Plus exactement, il longe l’Histoire, sans y entrer vraiment pour ne pas s’y perdre. Car ce n’est pas l’objet du livre. Chaillou n’est ni historien ni détective, mais romancier, homme de lettres et jongleur de mots. Dans ce rôle du narrateur enquêteur, il porte avec énormément d’humour un regard fin, distant et attendri sur un personnage que l’on ne quitte qu’à regret. (19 septembre 2002)

Valeurs Actuelles (Jean Védrines)

La face cachée de Mirabeau

Chaillou a peint son héros dans l’ombre, en se gardant de l’excès de lumière. A l’instar d’un Giono dans la Bataille de Pavie ou le Bonheur fou, il s’est écarté des droites perspectives de l’historiographie officielle, il l’a désorientée, déboussolée, lancée sur les chemins cahoteux de l’imaginaire. Mirabeau avait besoin de ce splendide manteau de nuit, d’un roman qui le rende génialement à son secret, à son mystère. (27 septembre 2002)

Le Spectacle du Monde (Bruno de Cessole)

Mirabeau à saut et à gambades

Michel Chaillou est un écrivain de l’excès, de la générosité sans limites, du caprice débridé. Il appartient à cette famille rare et étroite des baroques français, émules improbables du cavalier Marin et de Gongora, tout comme il cousine avec les collectionneurs de curiosa, les explorateurs du second rayon que furent Marcel Schwob ou Pierre Louÿs. La page blanche, sur laquelle s’évertuent les minimalistes constipés, devient pour lui un estuaire, océan, où le tumulte des flots charrie un incroyable pêle-mêle de savoirs et de sensations, de références érudites et d’émotions sensuelles. Il y a du sorcier et du sourcier chez cet homme qui possède le don unique de s’approprier une époque, de s’insinuer dans ses méandres psychologiques et de réinventer sa langue, ses tournures et ses postures singulières. (octobre 2002)

 

Le Magazine littéraire (Jean-Maurice de Montremy)

Michel Chaillou n’écrit pas pour autant, ici, un roman historique, ni une biographie romancée. Renouant avec l’approche qui fut celle de Domestique chez Montaigne , il fait raconter des souvenirs, des rêves ou des rumeurs sur Mirabeau par les gens du village où celui-ci vit le jour en 1749 : Le Bignon (Loiret). Ces témoignages sont censément recueillis, en 1796, par un curieux narrateur. Nous sommes aux lendemains de la Terreur, alors que passe un autre souffle, celui du « chaos » de la conjuration de Babeuf. Si bien que trois destinées s’entrecroisent : celle de Mirabeau, celle des habitants du Bignon (qui sont un personnage multiple) et celle du narrateur. Ce dernier pratique, lui-même, un style ébouriffé, plein d’éloquence. Michel Chaillou parle joliment d’une « verberie ». On y reconnaît sa patte, habillée à la diable des dentelles et soieries chatoyantes du XVIIIe siècle. (octobre 2002)

Le Mensuel littéraire et poétique (Richard Blin)

Michel Chaillou l’illusionniste

Revenir est sa façon d’aller. S’approprier l’intime et le superflu est sa manière de redonner vie et couleurs, chair et voix à ce Gabriel, digne représentant de la lignée des Mirabeau, cette famille en constant état d’ébriété morale. Des manières de tourbillon sur pied que ces Mirabeau. […] C’est à ce souffle, à cette tempête, à cet aplomb tout douceur et de fracas que Michel Chaillou tente de redonner force et vigueur. Pour ce faire, il multiplie les points de vue, les foyers de subjectivité, il traque l’imperceptible, le détail, l’écho de l’écho, ce qui se parle sous tout ce qui se tait. Il donne du relief au minuscule, déplace les frontières classiques entre le su et l’oublié, le dit et le refoulé, le lu et l’entendu. Ce qui l’intéresse ce sont les bouts de phrase, les seuils, les dessous des digressions, ce qu’il devine plus que ce qu’il entend. Et de la somme de ces ellipses acrobatiques, de cette écriture singulière où se recueille la suée du temps, naît l’illusion, se réaccordent par instants chair et ombre. (octobre 2002)

Le Soir (Pierre Maury)

Le Matamore ébouriffé est un grand roman au souffle hardi, qu’on se le dise !

Le Devoir (Guylaine Massoutre)

Entre roman et biographie, d’extravagants Mirabeau Chaillou essoufle le lecteur et pulvérise, il faut le dire, les lois du genre véridique. Qu’importe, puisque le brouhaha qu’il régénère fait entendre un romantisme tout proche, et surtout, cet allant du roman populaire, paru en feuilleton qui fait la gloire des grands réalistes. (18 et 19 janvier 2003)

Le Magazine littéraire (Christiane Baroche)

On dévore, je ne vous le cache pas, et l’on rit et l’on se dit qu’à côté, nos trajectoires sont pâlichonnes. Bravo l’auteur ! (1er février 2003)

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Et à la télévision, sur le plateau de LCI, invité par Patrick Poivre d’Arvor, le 5 octobre 2002 dans l’émission Place au livre

« Mirabeau, un homme qui m’accompagne depuis trente ans »

 

 

Le Matamore ébouriffé

roman, Fayard 2002, « Le Livre de poche » n°30195

L’enfance et la jeunesse de Mirabeau. Un roman de la bravoure, à une époque où la France change de visage.

Indigne Indigo

Un vieux célibataire un rien extravagant cherche à acheter une maison. On lui conseille le Cotentin, un pays excessif à son image. Une villa l'y attend, ainsi qu'un certain mystère, à l'embouchure de la Saire.

Prix littéraire de la ville de Caen

Seuil 2000, rééd. Fayard 2007

Le Monde (Monique Pétillon)

Les ombres du Cotentin
Parlez-vous le Chaillou ? C’est une langue étrange, sinueuse,proliférante, somnambule, souterraine. Cette écriture, comme traduite du rêve, donne une résonance inattendue aux réalités les plus quotidiennes, une épaisseur historique aux paysages les plus familiers, et fait de la Normandie d’aujourd’hui une terre aussi hantée que la Hollande brumeuse du XVIIe siècle dans Le ciel touche à peine terre. […] Indigne Indigo n’est pas seulement un magnifique livre sur le Cotentin, c’est aussi une indéniable réussite romanesque, car à sa façon buissonnière, nonchalante, le narrateur conduit magistralement son enquête sur les ombres, les âmes errantes qui nous frôlent. (21 juillet 2000)

 

La Croix (Nathalie Crom)

Michel Chaillou, gourmand de mots
Ce qui attache à ce roman, c’est une fois encore la merveilleuse propension à la dérive de Michel Chaillou : dérive géographique, dérive historique et littéraire, dérive langagière baroque et profuse, portée par une poétique dont l’essence réside dans le pur plaisir que procure la saveur des mots, précieux ou concrets, savants ou prosaïques, posés sur le papier avec une générosité formidable, sans que l’accumulation vienne jamais ternir l’éclat mystérieux de chacun. (27 avril 2000)

 

Le Magazine littéraire (Olivier Cariguel)

A mille lieues du minimalisme maigrelet d’un Delerm qui tricote le rien tandis que Chaillou, lui, sait plonger et remodeler la texture de nos plaisirs qu’il zoome. Il donne beaucoup plus que des réponses au Qui suis-je ? Il donne à voir qui se terre. Attrape les mots, tous, puis les meule. De cette réminiscence sortent des étincelles irradiant notre fragilité à vivre. Traqueur fugitif, Chaillou est affamé de mots qu’il détoure. Enveloppé d’une prose gourmande Indigne Indigo est une ode contemplative aux délices d’une douce anxiété. (juillet-août 2000)

 

L’Humanité (Jean-Claude Lebrun)

Un artiste du contretemps

Indigne Indigo : c’est toute une manière de jouer avec la langue et ses sonorités qui se manifeste dans le titre choisi par Michel Chaillou dans son dernier roman […] Le Jean-Jacques de Michel Chaillou ne fut certes pas bibliothécaire par hasard. Sans qu’il y paraisse, l’ écrivain dit aussi ses vérités à notre époque, « que le savoir importune ». Ce fieffé manieur de mots s’inscrit ainsi délibérément à contre-courant. Et chacun de ses livres exprime son refus. Pas question pour lui de céder le moindre pouce de terrain aux équarrisseurs de la langue, que l’on voit de plus en plus sévir et qui voudraint se donner pour la nouvelle norme. (1er juin 2000) 

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Valeurs actuelles (Jean Védrines)

Bonheur américain

Indigne Indigo est d’abord le roman d’une de ces vieilles demeures qu’on loue ou achète à la légère, qu’on occupe en conquérant, en hôte inconvenant oublieux de leurs premiers occupants et de la foule d’âmes errantes que les murs, les meubles fatigués ressuscitent, raniment à la nuit ou par grand vent […] Il n’est pas commun de faire bonne figure à pareil banquet de fantômes, de s’y amuser ou d’y rire aux éclats en leur compagnie. Or un des bonheurs de ce livre est de ne se départir jamais de sa joie bondissante, de ses fous rires, de ses provocations. (23 juin 2000)

 

Le Temps (Isabelle Martin)

L’air du Cotentin
On sait la passion de Michel Chaillou pour les pays secrets q’il déchiffre aussi en compulsant de vieux guides, histoire, comme il dit, de voyager à toutes les époques. Méconnu, excessif, le Cotentin était fait pour lui plaire. (samedi 24 juin 2000)

 

Le Bulletin des lettres

Après la réédition (Fayard, août 2007)

Indigne Indigo constitue comme un dyptique avec Virginité publié récemment. A un siècle de distance le narrateur, Jean-Jacques, 62 ans, ressemble comme un frère aîné à la jeune Marie : tous deux vivent dans l’Ouest de la France, elle en Vendée où elle est née, lui dans le Cotentin où il s’est volontairement retiré. Tous deux sont un peu marginaux, vivant en reclus, très attachés aux livres (Jean-Jacques a été bibliothécaire), d’où leur passion pour les mots, leur goût de la (belle) langue, de ses nuances, de ses particularismes locaux et, de là, un même penchant pour l’écriture, qui les pousse à se livrer au lecteur inconnu. […] Le thème du (dé) double(ment) est au coeur du roman, à l’image des côtes ouest et est de l’Atlantique, sans cesse opposées, à l’image aussi du titre dont les deux mots, si proches, semblent à la fois se ressembler et se différencier – à l’image, enfin, du jour et de la nuit, de la lumière et des ténèbres souvent invoquées dans ces pages […] Roman tout à fait remarquable, tant par son contenu que par son écriture à la fois fluide et savante. (n° 667, janvier 2008)

Indigne Indigo

roman, Seuil 2000, Fayard 2007

Un vieux célibataire un rien extravagant cherche à acheter une maison. On lui conseille le Cotentin, un pays excessif à son image. Une villa l’y attend, ainsi qu’un certain mystère, à l’embouchure de la Saire.

Prix littéraire de la ville de Caen

Sélectionné pour le prix Goncourt

Les Habits du fantôme

Une mystérieure histoire pour la jeunesse, à lire autant dans le texte que dans les photos de François Delebecque.

Seuil Jeunesse 1999

Point de vue Images du monde (Xavier Houssin)

Des rues de Paris au port d’Honfleur jusqu’à la jungle humide de Bornéo, Chaillou et Delebecque nous égarent dans les arcanes d’une étonnante histoire. A chacun de s’y retrouver. Mystère de la chambre claire. Etude en noir et blanc. Si vous avez gardé le goût des jeux de piste, des rébus et des charades de l’enfance, vous allez adorer … (23 novembre 1999)

Le Devoir (Montréal, Marie-Claude Mirandette)

Bien étrange chose que ce petit polar illustré, variation sur le genre photo-roman version intello (Gallimard avait tenté le coup il y a quelques années). D’autant que s’est signé Michel Chaillou, auteur intello s’il en est à qui l’on doit quelques pavés et quelques pures délices […] A Paris, dans une pension de famille du XXIe arrondissement, un homme disparaît dans sa propre chambre (clin d’oeil au Mystère de la chambre jaune de Leroux). La logeuse, une ancienne starlette de la chanson, s’inquiète et fait appel au commissariat pour résoudre cette étrange disparition. A cette banale histoire s’en greffe une autre, et une autre, et de fil en aiaguille le récit emprunte des sentiers insoupçonnés. L’enquête se fait bientôt onirique et on se retrouve en pleine jungle à Paris et il est question d’assassin utilisant des flêches trempées dans du curare (autre clin d’oeil, du côté de Tintin cette fois), de fausse veuve et de disparu pas si disparu que ça. Pas banal, amusant, divertissant. Un plaisir (samedi 4 et dimanche 5 décembre 1999)

Libération (Claire Devarrieux)

Un fantôme n’a pas de poches Non seulement Les Habits du fantôme accompagne l’énigme de pièces à conviction (la chambre, les habits, les documents) mais les protagonistes sont représentés. Les pensionnaires, la femme de ménage et la propriétaire dont il s’avère qu’elle est l’épouse du disparu, se voient tirer le portrait. Loin de limiter l’idée qu’on peut se faire de l’intrigue, bientôt orientés vers l’Afrique, les photographies de François Delebecque offrent un supplément de charme. Elles sont mises en page avec une indépendance certaine par rapport à l’histoire qu’elles illustrent pourtant. Elles ne réduisent par la mais labyrinthique à sa réalité, car chacune d’elle, fût-elle déserte, est un tableau vivant. (jeudi 2 décembre 1999)

Michel Chaillou